RAW Tempel, haut lieu de l’art libre et urbain au coeur de Berlin
ALANIZ, Axel Void, Base23, CRIN, Dscreet, Falkland, JBAK, Jimmy.C, MTO, Nunca, Plotterroboter KEN, Rylsee, Stik, Stinkfish, Vhils, Vidam
Situé dans le quartier de Friedrichshain, au coeur de Berlin dans l’ancienne partie Est de la ville, le RAW-Tempel est une grande friche industrielle dont la taille est équivalente à celle de 14 terrains de football, donc très grande, voir immense si l’on résonne comme un investisseur immobilier.
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Coincée entre Revaler Strasse et les voies de chemin de fer de la station Warschauer Strasse, cette zone est (encore) aujourd’hui l’un des hauts lieux de la culture alternative berlinoise. Les entrepôts des anciens ateliers de maintenance ferroviaire du « RAW Franz Stenzer » sont devenus depuis la chute du mur des espaces occupés par les artistes locaux.
En 1999, une association à but non lucratif, RAW-Tempel e.V, a vu le jour avec pour objectif de créer et gérer des espaces culturels ouverts à tous, sans dogme particulier. Studios et espaces de production pour artistes de tous genres, espaces de création, ateliers culturels, évènements culturels,.. l’association crée et entretient une ruche culturelle communautaire, pour et avec les habitants de cette très grande métropole européenne. On retrouve également sur le site un très grand nombre de lieux de loisirs comme un skate parc (avec paraît-il la plus haute rampe d’Europe.. qui est réellement impressionnante), un site d’escalade sur un ancien château d’eau, une école de cirque et de danse, un cinéma en plein air, un dojo… mais aussi des galeries d’art ainsi qu’un grand nombre de clubs, bars, restaurants ouverts la nuit, comme les célèbres Cassiopeia ou RAW Tempel Club.
Voilà pour le décor. Arrivé sur le site par l’entrée de Revaler Strasse, dans le prolongement de Dirschauer Strasse, mon premier contact avec le RAW (que l’on prononce par les trois lettres distinctes, R-A-V) a été une vue sur un grand mur déjà bien couvert par les artistes que je venais découvrir.
A partir de cet endroit, sur presque tous les murs et recoins qui s’offrent à votre regard, pas un n’est vierge d’un graffe, d’un tag où d’une pièce de street art. Seul le temps qui m’était compté semblait être la seule limite à mon envie de découverte dont voici quelques clichés.
On trouve également sur le RAW de belles signatures comme celles de MTO, Falkland, Vhils, Crin, Jimmy.C, Alaniz, Plotterroboter Ken, etc.. la liste n’est malheureusement, faute de temps pour parcourir l’ensemble du site, pas exhaustive.
La présence d’Isa, notre guide d’un jour, photographe et grande spécialiste de la culture alternative berlinoise, nous a permis d’ouvrir les portes, pourtant fermées un lundi, d’un lieu étonnant, ouvert il y a peine un an par deux associés. L’un d’eux, Pascal, un ancien acteur français du monde de la finance (spécialiste en private equity, LBO,…) aujourd’hui « reconverti » nous a accueilli dans son antre : Urban Spree. Comment décrire cet endroit ? des bâtiments étonnamment agencés, très grands ; une cours/jardin immense, à la fois très minérale et très fonctionnelle avec ses mobiliers en bois ; un grand bar extérieur, une salle d’exposition, une salle de concert… Urban Spree est tout cela, un lieu à la fois culturel, festif et surtout très décalé.
La plus grande partie des lieux est dédiée au street art. Urban Spree reçoit, héberge, expose les artistes de street art. Et cela ce voit ! d’abord sur les murs extérieurs des bâtiments, où l’on retrouve des créations de Nunca, Stik, Dscreet, Stinkfish, Rylsee and Vidam, Base23…
… Mais aussi dans les alcôves du mur de soutènement de Warschauer Strasse qui borde le grand espace extérieur avec des oeuvres de JBAK, Dscreet, Alaniz…
… mais également à l’intérieur où une exposition, « The Circle Show » présente, du 13 juillet au 2 août 2013, le travail collectif d’une petite cinquantaine d’artistes. Je retrouve un tableau réalisé par Billy (que j’avais rencontré par hasard quelques jours avant dans Kreuzberg et qui m’avait conseillé les lieux). Pascal m’explique qu’Urban Spree a réussi en un an à construire une communauté dynamique d’artistes locaux mais aussi internationaux, dont l’exposition est l’un des résultats. Urban Spree se niche dans le RAW, au coeur de l’art alternatif berlinois, et contribue à son développement… dont la fin est malheureusement déjà programmée.
En effet, le site complet du RAW-Tempel a été acheté en 2007 par des investisseurs islandais (source Gazette de Berlin). Celui-ci deviendra, paraît-il dans moins de 10 ans, un grand centre commercial. Si vous souhaitez-donc profiter de cette ruche culturelle où la densité d’oeuvres de streetart au mètre carré est l’une des plus importantes que j’ai vu, ne tardez pas.
Il existe aussi une autre face du RAW (que je n’ai pas découverte) qui fait également la réputation des lieux, c’est sa vie nocturne. Elle est paraît-il extrêmement chaude, déjantée et faite de beaucoup d’excès. Avis aux amateurs !
Association RAW-Tempel : www.raw-tempel.de
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