L7m /// Entrelacs de cultures sur le mur du collège Jules Simon, Vannes

Par vidos , 22 mars 2017

L’artiste brésilien Luis « Seven » Martins, alias L7m, vient de terminer son tout premier mur en terre bretonne, un somptueux passereau aux couleurs exotiques réalisé pour les élèves de la classe de 4èmeA du collège Jules Simon à Vannes, et organisé par la toute jeune association que nous venons de créer : « L’Art prend la rue ! »

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C’est le plus grand mur que L7m a réalisé à ce jour. Un challenge de 180m² peint à la nacelle élévatrice, avec à ses manettes son ami Desy123, street artiste lui aussi (spécialiste du pochoir) qui l’accompagne dans sa tournée européenne.

Tout a commencé début 2017, quand nous avons décidé de créer l’association « L’Art prend la rue ! ». Le tout premier projet de l’association était déjà dans la tête de ses membres fondateurs ; il devait faire écho à ce qui nous réunissait : une citation de Victor Hugo qui dit « La rue est le cordon ombilical entre le citoyen et la société ».

Notre premier projet aurait donc l’ambition d’associer les citoyens au choix de l’artiste et de l’oeuvre pour « occuper », de manière éphémère, l’un des murs les plus visibles de notre ville de Vannes. La question de mettre cet art à la portée de tous, gratuitement, sans filtre, sans intermédiaire, est en effet ce qui nous lie. A-t-on le droit de créer dans l’espace public ? L’art urbain peut-il être une alternative à la publicité qui occupe parfois de manière exclusive (et excessive) l’espace visuel urbain ?

Nous avons donc poussé les portes du collège Jules Simon pour présenter à sa proviseure, Florence Le Tinnier, notre projet et notre ambition : Travailler avec les élèves du collège et l’équipe enseignante pour les mettre en situation de direction artistique ? Le projet a fait mouche… l’aventure était partie.

De cette initiative sont nés en réalité trois projets parallèles. (1) Confier la direction artistique aux élèves et organiser avec l’équipe enseignante le choix de l’artiste et de l’oeuvre, (2) obtenir les autorisations pour peindre le mur du collège (de loin le plus compliqué ; un grand merci à la mairie de Vannes sans qui ce projet n’aurait jamais vu le jour) et (3) convaincre l’artiste de nous rejoindre dans cette aventure et organiser sa prestation artistique. Le financement étant quant à lui assurer à 100% par 2 mécènes de l’association, les entreprises Morbihannaises Socomore (Vannes) et Groupe Inmares (Lorient).

L’artiste L7m était le premier choix des élèves de la classe de 4èmeA.
Parmi les 11 artistes présentés pendant le cours d’art plastique de Mme Bougeard, L7m était celui qui avait le plus marqué les jeunes adolescents. La fusion des styles, entre figuratif et abstraction, l’utilisation d’une palette de couleurs vives et joyeuses, le thème des oiseaux, la beauté des murs libres laissés par l’artiste aux quatre coins du monde… autant de critères qui ont fait mouche lors du vote des élèves.

En cours de français, avec leur professeur Mme Leroy, les élèves ont écrit des lettres aux 5 artistes qui sont arrivés en tête du vote. La mission de l’association consistait ensuite à envoyer, dans l’ordre établi par le vote des élèves, les lettres à chaque artiste. Le premier envoi serait donc à L7m qui était alors au Portugal, effectuant sa 12 ou 13ème tournée européenne.

La réponse de l’artiste brésilien a été immédiate : Super projet… j’arrive !

Si notre souhait initial était d’organiser ce mur début mai, en préambule de l’évènement « Vannes et sa street » que nous organisons avec les étudiants de l’UCO, L7m n’était disponible que mi-mars, ce qui devait nous obliger à accélérer le projet. Cette densité dans l’organisation a finalement donné une belle énergie à toute l’équipe.

« Un oiseau qui passe, comme ces jeunes qui voleront bientôt de leurs propres ailes ».
Parmi les 4 sketchs (esquisses du projet) proposés par l’artiste, c’est le passereau qui a été retenu par les élèves. Cet oiseau qui semble atterrir dans la cour du collège symbolise pour Luis un subtil équilibre entre fragilité et liberté.

L’accueil chaleureux réservé par la population vannetaise a marqué les deux artistes. Tout au long de la réalisation du mur, des personnes de toutes générations se sont arrêtées pour photographier et admirer le travail réalisé, parfois à plus de 20 mètres de haut. A cette occasion, Luis et George ont reçu de nombreux témoignages de félicitation et d’encouragement, comme un simple pouce levé ou quelques gestes d’applaudissements. Les plus enthousiastes étaient indéniablement les enfants situés dans la cour du collège que les artistes surplombaient depuis leur nacelle. A chaque récréation, les collégiens se réunissaient pour venir admirer l’avancée de l’oeuvre. Une communication continue a ainsi été établie entre l’artiste et ses curateurs en herbe.

Utilisant parfois les deux mains simultanément, ce surdoué ambidextre ne travaille qu’à l’inspiration. Comme il l’avait annoncé aux élèves dès son arrivée à Vannes, la partie figurative de l’oiseau ressemble parfaitement à celle dessinée dans le sketch, par contre, la partie abstraite est quant à elle née de toute pièce sur le mur. Les volutes peintes à l’ultra fatcap (embout de la bombe aérosol qui permet de faire un tracé ultra large) viennent dessiner des arabesques colorées somptueuses, donnant parfois à ce passereau européen un petit air d’oiseau du paradis, l’une des espèces préférées de Luis « Seven » Martins.

L’oiseau est aujourd’hui terminé. L’oeuvre monumentale qui domine la cour Nord du collège Jules Simon est une merveille, à l’image de cet artiste incroyable qui fait danser les courbes dans des couleurs intenses. Les lignes droites et directes, les formes géométriques anguleuses ont ici disparu pour laisser place à un entrelacs d’ornements graphiques, qui par extension, reprend la philosophie de vie d’un artiste qui rêve d’un monde sans frontières, d’un monde fait d’entrelacs de cultures.

Le mur est visible depuis le boulevard de la Paix, juste en face du commissariat (13 bd de la Paix)

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