La Fleuj /// « Behind the white rainbow » – Dédale, Vannes
La Fleuj est l’un des artistes qui sont intervenus à Dédale, pour faire de cet ancien bâtiment administratif de la DDE, sur la rive gauche du port de Vannes, un lieu de culture éphémère.
Ouvert en septembre 2018, le projet Dédale, riche de sensibilités artistiques multiples, offre au visiteur une déambulation immersive et une expérience inoubliable dont ce billet ne vous en donnera qu’un aperçu. Un bout de la mémoire d’œuvres aujourd’hui recouvertes.
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Originaire de la Planète X, La Fleuj est un plasticien xénomorphe autodidacte travaillant différents médiums comme la peinture, la sculpture, la vidéo ou le maquillage d’effets spéciaux. Son travail érige des passerelles entre des univers fantastiques multiples et diverses questions touchant à la société contemporaine. Parallèlement au graffiti qu’il débute à la fin des années 90, il entame une formation en maquillage artistique à partir de 2003 lui permettant de travailler et de collaborer dans le domaine du cinéma, de la photographie, des clips ainsi que du théâtre et de l’opéra. C’est une première série amorcée en 2009 qui vient marquer l’identité d’une pratique artistique en perpétuel mouvement. Par une approche explicite, à la fois violente et dérangeante de la chair et de l’organique, il pose les fondements de son travail visuel interrogeant la transformation physique et morale subite, assimilée ou acceptée. Ses « gueules-cassées » majoritairement peintes sur murs et sur toiles sont alors le fruit d’une analyse sur la fabrique du « monstre » dans notre société : comment naît-il, comment le définir et quelle est sa place dans un monde qui mute et se fissure constamment? En 2014, il poursuit sa réflexion avec de nouveaux personnages hybrides, testant d’autres techniques comme la peinture en « à plat », employant un style plus épuré type rétrocomics où la ligne, le cadrage et le contraste des couleurs comme ici, dans cette pièce d’une blancheur clinique, le turquoise et le rouge accentuent l’aspect futuriste.
A l’ère du développement concret du transhumanisme, qu’en est-il de la représentation du sexe et du plaisir féminin au 21e siècle lorsque le tableau de Gustave Courbet « L’origine du Monde » se voit censuré sur l’un des réseaux sociaux le plus utilisé au monde ? Par le prisme de l’érotisme, La Fleuj crée un multiculturalisme science-fictionnel en interrogeant le regardeur sur sa position de « voyeuriste » imposée face à l’intimité de créatures mutantes, aliennes, ou androïdes sexuées assumant leurs actes et leurs orientations.
Texte : Street Art Avenue
Photos : © Sébastien Le Gourriérec
Plus sur La Fleuj : www.instagram.com/lafleuj/
et sur DéDalE : dedale.lartprendlarue.org/