Joachim Romain /// « Chute » – Dédale, Vannes

Par Alain , 17 août 2020

Dans ce lieu de culture éphémère qu’est Dédale, le 1^er étage propose une véritable expérience d’immersion et d’enveloppement où les sensations et les émotions positives ou négatives s’imposent au visiteur. L’ensemble des œuvres originales -comme ici celle de Joachim Romain – constitue un bel exemple de la diversité et de la richesse de ce mouvement artistique contemporain en constante évolution.

 

Artiste pluridisciplinaire, Joachim Romain s’inscrit dans une vague contemporaine avec comme moteur le temps et l’usure qui en découle. Il s’intéresse à l’environnement urbain et à la société de consommation qui nous conditionne au quotidien. Son travail s’appuie sur le papier, les affiches et les discours publicitaires faisant référence à la surconsommation. « La société de consommation dans laquelle nous vivons existe grâce au papier, et aux affiches publicitaires qui s’étalent en 4 x 3 dans toutes les villes », indique-t-il, utilisant ce support afin de dénoncer le message mercantile. L’affiche est ainsi recyclée, travaillée, collée et exposée à nouveau, nous reflétant le miroir sans fin de notre société.

Dans DéDalE, Joachim Romain a eu l’idée d’utiliser des affiches éditées par l’Institut National de Recherche et de Sécurité (INRS) pour la prévention et la sécurité des travailleurs, et l’Association des industriels de France contre les accidents du travail. Des affiches créées durant la première moitié du XX e siècle, par des artistes comme Bernard Chabedec, parfois drôles et surtout étonnantes. Pour Joachim Romain, ce clin d’œil est parfait dans un bâtiment qui a accueilli les services de l’équipement et de la sécurité des routes dans le Morbihan. Une administration qui, comme beaucoup, est très consommatrice de papier. « C’est une pièce qui a vécu, les gens qui ont travaillé là ont posé du papier peint, collé des affiches liées à leur travail, décollé le papier peint, ils ont recollé des affiches… Les murs ont travaillé, par temps chaud, par temps froid, au fil des saisons, ça se décolle, ça retombe », commente-t-il, voulant sublimer un état d’ordinaire peu esthétique. « Tout cela crée de la matière, du volume. J’aime extraire de la rue la beauté issue de l’usure urbaine. J’aime la rue, je consomme la rue et elle me consomme aussi », ponctue l’artiste qui expose son travail dans différentes galeries en France et dans le monde.

Texte  :  Street Art Avenue
Photos  :  © Sébastien Le Gourriérec

Plus sur l’artiste  : joachimromain.com/
et sur DéDalE  :   dedale.lartprendlarue.org/

NB   Les oeuvres du 1er étage de Dédale sont visibles au moins jusqu’au 31/12/2020

 

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