Zag /// « RDP-G1-209H » – Dédale, Vannes

Par Alain , 8 janvier 2021

Dans une ambiance fluo le visiteur avance à tâtons. Les murs se dérobent et l’immersion est totale, voire dérangeante. Au 1er étage de Dédale, Zag force la dose côté imaginaire, mais surtout il nous parle d’un parcours personnel qui a tout d’une renaissance.
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zag - street art avenue - dedale - vannes

Zag, Dédale-level 1, Vannes // Photo 2018 © Sebastien Le Gourriérec

Spécialiste des anamorphoses, Zag s’invite seul au 1er étage de DéDalE, dans cette pièce, petite et étroite. Zag a choisi la lumière noire et les lignes en peinture fluorescente, représentation de l’interface visuelle servant à la modélisation 3D. Symbole de la virtualité, il s’agit d’une véritable antiquité dans le monde de l’infographie, loin de l’hyperréalisme d’aujourd’hui. « Je suis reparti vers l’esthétisme du squelette », raconte l’artiste. Ici, l’expérience immersive est perturbante, déstabilisante. Le visiteur semble perdre pied en raison d’une perspective déstructurée, avec ce point de fuite positionné au sol. Les lignes plongent en avant créant un univers bancal. À cela s’ajoute la représentation figurative de cette femme, à la fois fantasme intime et point de repère dans cette cellule. Ici, Zag raconte sa vie intime. L’artiste l’a créé comme un exutoire, une façon de se libérer du passé.

En 1996, Georges Zannol a fui la France et sa famille afin de créer librement, pense t-il, au Canada. D’expérience en expérience, l’artiste se cherche et ne se trouve pas. Le mal-être qu’il ressent est trop intense. En 2000, il commet une tentative de suicide en public en se faisant hara-kiri. À seulement 29 ans, il subit une opération à cœur ouvert qui marquera le début de sa renaissance. Alors étranger en situation irrégulière et aux vues de son acte, le Canada le considère comme dangereux et le place en prison, Centre de détention de Rivière-Des-Prairies… secteur Général 1… Cellule 209 Haut, c’est le titre de son œuvre : RDP-G1-209H. C’est là, durant 10 mois, que Georges va se reconstruire et donner naissance à Zag. « Jusqu’alors je ne parvenais pas à trouver ma place, artistiquement, humainement, sentimentalement. J’avais une perception négative de la vie », raconte-t-il aujourd’hui, guéri de ses démons. Durant cette vie en cellule, il peint, il lit et s’instruit. Ses personnages résonnent auprès de l’équipe qui l’entoure. Il commence à comprendre qu’il a quelque chose à apporter artistiquement. Qu’il existe. Cette mise en abyme dans son histoire intime, Zag la livre avec toute la pudeur et la sensibilité qui le caractérise.

Texte  :  Street Art Avenue
Photos  :  © Sébastien Le Gourriérec

Plus sur l’artiste  :  facebook.com/ZAGartiste/
& sur Dédale  :  dedale.lartprendlarue.org/

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Zag, Dédale-level 1, Vannes // Photo 2018 © Sebastien Le Gourriérec

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Zag, Dédale-level 1, Vannes // Photo 2018 © Sebastien Le Gourriérec

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Zag, Dédale-level 1, Vannes // Photo 2018 © Sebastien Le Gourriérec

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Zag, Dédale-level 1, Vannes // Photo 2018 © Sebastien Le Gourriérec

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Zag, Dédale-level 1, Vannes // Photo 2018 © Sebastien Le Gourriérec

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Zag, Dédale-level 1, Vannes // Photo 2018 © Sebastien Le Gourriérec

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Zag, Dédale-level 1, Vannes // Photo 2018 © Sebastien Le Gourriérec