Valer /// Dédale, Vannes
Une technique peaufinée parfaitement maîtrisée… pour un effet du plus pur spontané : c’est Valer, à la recherche du trait parfait, dans l’urgence simulée.
Avant son arrivée à Dédale, Valer a travaillé longuement l’esquisse de son mur. « J’étais un peu bloqué au début. Le mur avait beaucoup de contraintes avec la porte, le couloir, le radiateur… Je suis sorti de ma zone de confort et j’ai préparé pendant une semaine le sketch », raconte-t-il. Impossible pour lui de la jouer freestyle et improvisation. Valer a besoin de poser les lettres, les ombres et les couleurs afin de tendre au maximum vers la perfection. « Je voulais un résultat classe, qui me plaise mais qui résonne aussi auprès du public, qu’il se rende compte de l’impression de volume et de relief ».
Arrivé sur site, Valer a posé son anamorphose dont le point de focal se situe à la 3e marche de l’escalier. « J’ai joué avec les néons, terminé les plinthes et le plafond », dit-il, attaché aux détails et au rendu final. L’effet est lâché, percutant, comme réalisé dans l’urgence. Pourtant l’œuvre est totalement calculée, peaufinée. Car si Valer joue avec les codes du graffiti, il aime aujourd’hui prendre le temps de peindre et poursuit une recherche du trait parfait.
Dès sa naissance, Valer était déjà prédestiné à un métier artistique. Son père, fan de bandes dessinées et surtout du héros de science fiction publié chez Dargaud en 1970, Valérian, lui donne ce prénom. Cet univers ne le quittera jamais. Originaire de Nancy, il découvre le graffiti à la fin des années 90, crée La Smala Crew avec d’autres amis graffeurs et dévore les murs des terrains dans l’Est jusqu’en Allemagne. S’il aime l’aventure collective du graffiti et l’esprit jam qu’il règne de ces sessions fresques, Valer cumule aujourd’hui plus de 20 ans de travail et de passion, le forçant petit à petit à quitter ses jobs alimentaires pour se consacrer à son art. Autodidacte, il devient artiste graffiti en 2016, vivant de commandes de décorations, d’expositions solo et de grandes fresques. Passionné par les origines du graffiti, il développe un style qui empreinte ses lignes au wild style et y apporte une touche moderne et 3D. Les lettrages de son blaze tirent ainsi vers l’abstraction.
Texte : Violaine Pondard
Photos : © Sébastien Le Gourriérec
:Plus sur l’artiste : valergraffiti.com/
et sur DéDalE : dedale.lartprendlarue.org/