Oxi /// Dédale, Vannes
Carré rose à Dédale ? Ambiance bar à putes en tout cas avec la couleur criarde, des personnages sulfureux et des insultes au ton cru. On peut être choqués, mais on peut aussi en rire, selon qu’on retient le premier ou le deuxième degré. C’est certain, Oxi aime par dessus tout l’ambiguïté et la provocation…
Âmes sensibles, s’abstenir. Dans ce peep-show, véritable strip club à Dédale, le visiteur peut se sentir gêné, troublé, offusqué même. Oxi y a créé une atmosphère où le sexe transpire. L’artiste use des gros aplats de couleurs, dont les contours sont réalisés au marqueur pour révéler des scènes sexy trash. Sa cochonne et sa chienne portent des bas en résille rouge, comme la touche Oxi, un élément graphique que l’artiste affectionne. Contours ou pas, Oxi offre du rythme à l’illustration et travaille la ligne. À côté de ses personnages, des lettrages bruts. « Je me suis réapproprié des insultes que l’on profère contre les femmes pour mieux les dénoncer », indique Oxi. « Pour autant, ce n’est pas un projet féministe, mais je joue sur cette ambiguïté. » L’artiste interroge finalement sur le regard qui est porté aux femmes, sur cette ambivalence permanente de la cause féminine qui dénonce la femme objet mais joue avec ses codes. La femme reste avant tout un être doué elle aussi de désirs.
Oxi est une jeune graffeuse présente sur la scène des arts urbains depuis seulement deux ans. Elle a découvert la peinture au spray à 25 ans, et c’est devenu pour elle une révélation ! Originaire de Besançon, Oxi est d’abord une créative avant de se considérer comme artiste. Elle travaille dans le design et le digital et enfourche ses sprays aérosols afin de revendiquer son côté féministe. Son trait est rond, enfantin et volontairement provoquant.
Texte : Violaine Pondard
Photos : © Sébastien Le Gourriérec
Plus sur l’artiste :
et sur DéDalE : dedale.lartprendlarue.org/