Ecos /// « Signes de Vie » – San Miguel, Santiago, Chili
Le muralisme sud-américain influence toujours le travail des artistes de ce sous-continent. Ecos perpétue à sa façon ce mouvement qui a marqué l’histoire de l’Art urbain.
Ecos s’inscrit dans cette longue tradition de l’art urbain comme moyen d’intervention publique pour une critique sociale et politique, un mouvement qui a repris de la vigueur au Chili à l’époque du gouvernement Allende. Puis le muralisme s’est avéré durant toute la dictature Pinochet (1973-1990) un vrai outil militant pour résister au pouvoir autoritaire.
Le quartier populaire de San Miguel à Santiago a fait l’objet d’un projet social visant à le réhabiliter. Le street art a fortement contribué à la transformation de ce quartier hérité des années 60 devenu triste et gris. Si la fresque la plus ancienne date de 1971, ce n’est qu’en 2010 que le lieu fut reconnu comme « El Museo a cielo abierto » grâce aux 40 fresques qui ornent aujourd’hui les murs de San Miguel.
Dans une démarche participative intégrant les familles d’un îlot urbain c’est le thème de l’écologie qui a été conservé lors du renouvellement de l’ancienne fresque vieille de 10 ans. Avec la baleine comme symbole de la lutte pour la préservation de la planète, la fresque met en valeur le monde marin dans sa diversité, menacé autant par le cynisme des grandes entreprises responsables de la pollution sous le concept de durabilité que par la permissivité des gouvernements autorisant la commercialisation de produits néfastes pour la santé
Ecos est assurément un artiste engagé qui refuse de transformer l’art public en simple décoration extérieure sans vision politique et sociale. « L‘art public est un outil d’humanisation des espaces, continuons à travailler à cette fin, affirme t-il. Sur les murs sont les voix du peuple… »
Texte : Alain
Photos : Ecos via Insta
Plus sur l’artiste : instagram.com/ecos30/