Daniel Eime /// « Maria » – Amadora, Lisbonne , Portugal
Le vent dans les cheveux de Maria comme dédicace de Daniel Eime à toutes les femmes, à toutes les « maria », pour un portrait inspirant, plein de sobriété et de délicatesse.
A Brandoa, un quartier d’Amadora, tout près de Lisbonne, chacun(e) sait que le vent ne fait pas de trêve, comme semble l’attester le portrait géant de Maria. Mais le tableau que réalise ici Daniel Eime va plus loin et représente -selon ses propres paroles- « le vent en tant qu’élément symbolique d’un acte naturel de Liberté et qui marque le début d’un chemin tant attendu où la voix et la présence de la Femme se font enfin sentir au Portugal ».
On comprend mieux la dédicace de l’artiste portugais quand on sait qu’il intervient ici, au Festival Conversa Na Rua organisé pour célébrer les 50 ans du 25 Avril 1974, date de la révolution des oeillets, qui a vu la mise à bas de la dictature de Salazar et l’avènement de la démocratie.
La précision et la finesse du dessin sont dues à la technique du pochoir que Daniel Eime pratique de longue date et à laquelle il a apporté sa touche personnelle : au final une esthétique singulière et en perpétuelle évolution, faisant appel au pinceau plutôt qu’au spray. Habituellement en noir et blanc le personnage est ici à dominante rouge et la texture du portrait s’apparente à la technique du pointillisme. Un rendu qui fait ressortir les caractéristiques du visage et du mouvement des cheveux par des tons et des ombrages d’un grand réalisme, avant la touche finale qu’apportent quelques éléments géométriques colorés.
Devant ce portrait d’où émane une grande sérénité -et un brin de charme complice- on éprouve l’impression ultime d’une œuvre qui capture l’éclat intérieur du sujet et délivre un sentiment de paix.
Texte : Alain
Photos : instagram.com/mike.doorline
Plus sur l’artiste : instagram.com/daniel.eime