Giulio Masieri /// « Safety First -The dream » – Padoue, Italie

Par Alain , 15 juin 2025

L’art urbain est souvent bien plus qu’une décoration ou un simple embellissement des rues. Et quand l’art poétique soutient la parole politique, on franchit encore un stade, comme ici avec le débat posé par Giulio Masieri sur le poids du handicap VS la résistance humaine.

 

Sans explication de texte de l’artiste, il n’est pas aisé de comprendre le sens de l’oeuvre peinte par Giulio Masieri pour la Biennale Street Art – Super Walls 2025, au coeur de Padoue. Disposée sur deux façades du grand bâtiment de l’INAIL -l’Institut National pour l’Assurance contre les Accidents du Travail en Italie- l’oeuvre aborde justement le thème de la sécurité au travail, mais c’est sa forme allégorique qui lui donne toute sa force et sa valeur.

L’artiste s’inspire ici des informations qui documentent et comptabilisent les nombreuses « morts blanches » suite à accidents du travail. Le récit visuel parle de risque, de chute et de renaissance ; le désir de protection s’affronte à la dure réalité de la vie quotidienne au travail.

Dans la vision poétique de Masieri, les protagonistes sont des éléphants dotés de prothèses, rappelant les créatures surréalistes de Dali. Ces béquilles mécaniques évoquent la force nécessaire pour supporter les conséquences physiques et psychologiques d’une blessure. A l’entrée, un ouvrier en équilibre sur une échelle peint sa propre ombre comme pour anticiper visuellement la possibilité d’un accident. Côté parking, un couple d’éléphants affublé d’un cône de chantier et munis de prothèses sortent du bâtiment, comme un retour à la vie après le traumatisme.
Une image forte propre à engager la réflexion …

Texte :  Alain
Photos :  G. Masieri via Insta

Plus sur l’artiste :  instagram.com/giulio_masieri
& sur le festival :  facebook.com/biennalestreetart

 

 

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