Tanha aka A1One débute sa carrière d’artiste, entre les murs, dans les années 90. Il réalise d’abord des toiles qu’il transpose sur les murs de son université puis de son quartier. Il devient alors l’un des premiers à utiliser les murs de la capitale Téhéran pour s’exprimer, dès 2003, mettant à chaque fois sa vie en danger. A cette époque, personne ne sait encore ce qu’est le street art, et l’art du graffiti, en Iran. Les murs de Téhéran sont alors les lieux de prédilection pour la propagande gouvernementale ou les quelques mots lâchés de manière anonyme par l’opposition sont aussitôt effacés.
A1One ose utiliser ces murs et devient ainsi l’artiste le plus prolifique d’Iran et celui qui inspire toute une génération d’artistes. Il utilise des bombes aérosols, mais également des pochoirs et du collage. Son style mélange la calligraphie perse et le graffiti occidental. Ses oeuvres techniques sont parfois riches de couleurs, parfois en noir et blanc et offrent surtout une fenêtre de réflexion aux populations locales.
Son pseudonyme artistique était au départ Alone, car il descendait dans les rues tard le soir, incognito, et surtout seul. « Mon nom d’artiste a plusieurs significations mais en effet, la principale c’est que j’étais le seul et le premier à faire du graffiti dans les rues de Téhéran. » Petit à petit, il a muté vers A1One. « Quand j’ai décidé de peindre sur les murs de Téhéran, j’ai d’abord voulu acheter des bombes de peintures. En fait, il n’existait que très peu de couleurs. La première fois que j’ai taggué, j’étais totalement effrayé et j’ai écrit que je cherchais des amis. Le lendemain, trois copains m’ont appelé après avoir reconnu mon style », raconte-t-il. Les amis créent alors une équipe prête à combattre l’oppression gouvernementale par l’expression artistique.
Aujourd’hui, les membres vont et viennent à l’intérieur de ce groupe, ne se rencontrent jamais en plein jour, agissent au milieu de la nuit et chaque fois communiquent via internet. La manière la plus sûre pour eux de correspondre, tant le danger est grand. En Iran, le graffiti est interdit et celui qui est pris à peindre les murs peut être aussitôt condamné à mort.
S’il se met ainsi autant en danger, A1One a même été arrêté plusieurs fois par la police. A chaque fois, il signe une décharge assurant qu’il ne repeindra plus dans la rue. En 2012, il est jeté 10 jours en prison après avoir été arrêté par le Ministère de l’Intelligence et de la Sécurité Nationale. Il est accusé d’être un activiste politique. En Iran, rares sont ceux qui comprennent le but et l’art d’A1One. Pourtant, l’artiste n’a jamais été intéressé par la politique, mais plus par les sujets de société qu’il essaie de porter à travers son art.
Depuis que le graffiti a fait son apparition dans les années 2000 dans la capitale iranienne, grâce à A1One, la punition faite aux artistes s’est faite encore plus dure et plus sévère. Pourtant, l’art d’A1One et de son équipe est réellement devenu l’art de la protestation. Entre 2006 et 2012, il a distribué pas moins de 20.000 stickers dans les rues de Téhéran. Il s’en sert pour défendre ses projets artistiques et lancer des campagnes, du genre : « J’ai caché la bombe atomique », « Accès refusé », « L’Armée Verte », celle qui voulait combattre la réforme présidentielle ou encore « Des fissures sur les murs »… A travers ses pochoirs, ses collages et son empreinte, A1One défend l’injustice politique et sociale en Iran. Et tend à inspirer la population pour qu’elle milite pour ses droits.
Aujourd’hui, l’artiste Iranien vit en Allemagne, où il continue de créer. Il expose ses oeuvres en galeries et réalise des projets sur demande.
Découvrez les oeuvres d’A1One sur street-art-avenue
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Sites officiels :
site web : www.a1one.info
facebook : www.facebook.com/A1one.ir
instagram : @a1oneakatanha
twitter : @a1one
flickr : www.flickr.com/groups/A1one
Bio rédigée par Violaine Pondard // street-art-avenue
Sources :
www.a1one.info
en.wikipedia.org/wiki/A1one
www.isupportstreetart.com/artist/a10ne
iranian.com
socialactive.wordpress.com