Biographie de Borondo

Gonzalo Borondo est né en Espagne en 1989. Il a grandi à Ségovie, en Castille-et-León dans le centre de l’Espagne. En 2003 il s’installe à Madrid où il renforce sa relation avec le Graffiti.

Borondo renouvelle le street art par son style si particulier. A l’instar du Portugais Vhils et de ses coups de pioche et de marteau-piqueur, il délaisse parfois les bombes aérosols ou les rouleaux de peinture et crée un nouvel univers à la force du grattoir.

Borondo - Copenhague // juillet 2015 @vidos - street-art-avenue

Borondo – Copenhague // juillet 2015 @vidos – street-art-avenue

Regard sur une Espagne en crise

Piercing, yeux sombres, cheveux courts, Borondo a tout d’un jeune punk en rébellion avec son monde. Il inscrit sa marque sur les murs de Madrid. Son style allie les techniques du graffiti et de la peinture classique. Avec un rendu plus proche d’un dessin au fusain.

Après une formation académique aux Beaux-Arts, Borondo passe une année en 2012 via le programme Erasmus à Rome. A son retour à Madrid, il cherche à casser les codes traditionnels du street art, s’éloigne aussi de la culture pop et propose une nouvelle vision du genre. Le Madrilène qui maîtrise à la perfection les techniques de peinture à l’aérosol et au rouleau gratte aussi les vitrines délaissées des commerces qui se vident petit à petit et scrute ce qui se passe à l’intérieur.

Londres, Shoreditch // photo 2014 © Fabiano Caputo

Londres, Shoreditch // photo 2014 © Fabiano Caputo

L’Espagne est durement touchée par la crise économique. Les rues commerçantes tirent leurs rideaux de fer. Borondo en profite pour réveiller des créatures étranges et fantomatiques sur ces vitrines à l’aide de ses grattoirs. Sa technique dite « glass scratching », grattage de verre, ouvre de nouvelles perspectives au street art et réinvente le genre. « Je trouve ça assez poétique, le verre a quelque chose de magique« , témoigne Borondo. Malin, l’artiste cherche à rester discret et à ne pas se faire prendre. Sa technique y contribue. « C’est une astuce pour ne pas se faire arrêter par la police : je suis juste en train d’effacer de la peinture sur une vitre« .

"Nemesis" Londres // photo 2014 © Fabiano Caputo

« Nemesis » Londres // photo 2014 © Fabiano Caputo

Dialoguer avec le lieu

Poète de rue, Borondo s’installe avec une feuille dans la main, devant des murs délabrés, des vitrines abandonnées, des abri-bus, des cabines téléphoniques ou des panneaux publicitaires lumineux. Sur les murs, il peint des portraits au rouleau ou à la bombe. Sa parfaite maîtrise technique de ses mediums lui permet d’explorer une palette de style très large et singulière.

Arte urbano Madrid / Flickr

Arte urbano Madrid / Flickr

Comme un jet de mikado, il peut faire apparaître des visages par quelques traits tirés à la bombe aérosol. Sur le verre, il passe une première couche de peinture puis troque le pinceau pour le grattoir. Il joue avec l’ombre et la lumière. Des visages, des figures et des corps apparaissent alors. Des scènes de vie, des personnages au bord du monde. La mise en relief est impressionnante. Et pourtant, les silhouettes savent rester discrètes. « Elles doivent faire partie du lieu », insiste Borondo. « Tu ne peux pas arriver dans un endroit et poser comme ça un truc préparé, bien flashy. Tu dois dialoguer avec le lieu, rester à ta place, discret. Il y a déjà trop de pubs dans les rues« .

L’oeuvre de Borondo prend vie dans la rue sans dénaturer le support. Parfois même, elle est camouflée. L’artiste parvient à combiner des détails du décor naturel avec son travail. Ainsi, une fenêtre, une porte, une cage d’aération relient deux univers, le réel et le virtuel. « Je me balade, une image poétique me vient et j’essaie de lui donner forme. Je ne sais pas pourquoi je fais ça, c’est spontané, naturel. J’aime la rue car c’est un endroit où tout peut arriver. »

Sapri, Italie // photo 2013 © Fabiano Caputo

Sapri, Italie // photo 2013 © Fabiano Caputo

« Tu fais pas de l’art pour être fonctionnaire »

Désormais Borondo expose ses oeuvres en galeries. En 2013, il était invité à la Galerie Itinerrance dans le 13è arrondissement de Paris. Récemment, la municipalité de Madrid lui a également commandé des oeuvres. Et si l’on pourrait croire que ces commandes sont assez loin des valeurs du street art, plus consuméristes qu’artistiques, Borondo assume. Il profite de sa notoriété pour financer ses voyages et poursuivre sa création artistique. « Tu fais pas de l’art pour être fonctionnaire, tu fais ça pour être libre« , déclare-t-il.

 

Rédigée par Violaine Pondard (street-art-avenue.com).

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les oeuvres de Borondo sur street-art-avenue

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sites officiels de Borondo

site : www.behance.net/gonzaloborondo
facebook : www.facebook.com/borondoofficial

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sources :
rue89.nouvelobs.com
www.thisiscolossal.com
borondo.blogspot.fr
www.itinerrance.fr