Julien Malland devient Seth dans les années 90, quand il commence à peindre dans les rues de Paris. « J’ai découvert l’art de rue et le graffiti en 1996 avec des copains », raconte-t-il. « Je me suis tout de suite mis à dessiner des personnages. Mes copains faisaient des lettrages, mais j’étais très mauvais pour cela ». Ses personnages sont inspirés par l’univers hip-hop du moment.
Ses premiers essais dans la rue sont à l’opposé de ce qu’il apprend, de la formation qu’il entreprend alors. Etudiant à l’Ecole Nationale des Arts Décoratifs, il obtient son diplômé en 2000. La même année, il publie un livre devenu aujourd’hui un classique : « Kapital ». Aux côtés de Gauthier Bischoff, il y inventorie l’ensemble des styles artistiques du street art. Ensemble ils créent la maison d’édition L’Oeil d’Horus et la collection Wasted Talent consacré au graffiti.
En 2003, Seth entreprend un tour du monde de neuf mois qui changera radicalement sa perception. Son projet ? Partager des expériences artistiques avec des street artistes issus de cultures différentes. Il laisse son empreinte à chaque escale de ce voyage et en tire un nouveau livre « Globe Painter« , sous forme d’un carnet de bord. Un ouvrage récompensé en 2007 au festival du Carnet de Voyage de Clermont-Ferrand. « Je trouvais intéressant de raconter un voyage par le biais de la peinture murale », se souvient-il. Il est alors contacté par Canal + pour réaliser une série de reportages sur l’art urbain pour l’émission « Les Nouveaux Explorateurs ». « L’idée était de faire découvrir un pays par le biais de l’art de rue, pas forcément ni uniquement le street art », explique-t-il.
Depuis 2011, Seth travaille principalement seul à la création de ses murs et peint également sur toile. Son style s’affine et se répand dans les rues. Il cherche des murs qui s’adressent directement aux spectateurs, dans leurs environnements. « J’essaie de m’adapter, de raconter une histoire par rapport à la ville, au lieu… », indique-t-il. Son but ? Livrer un message, parfois caché, en tous cas un message qui n’est pas toujours perceptible au premier coup d’oeil. Un message ou une libre interprétation que la poésie du dessin suggère. A chacun de se faire sa propre lecture de la peinture de Seth. D’ailleurs, l’artiste se considère davantage comme un peintre public qu’un artiste de street-art. « Dans le street-art, il y a la dimension de contestation, d’illégalité, à la Banksy. Quand je voyage, je vais aussi voir des artistes qui peignent dans la rue, des artisans qui confectionnent des lettrages pour des concerts… » Pour Seth, l’art de rue est une discipline plus globale.
Inspiré par l’auteur de bandes dessinées italien Hugo Pratt ou encore l’univers onirique et enfantin du réalisateur japonais Myazaki, Seth admire aussi le travail des artistes Brésiliens Os Gémêos qui mettent en avant la culture traditionnelle de leur pays. Son imaginaire pictural est majoritairement lié à l’enfance. Comme si l’enfance était le moyen de tout raconter. « L’enfance est quelque chose qui touche tout le monde. Les enfants ont dans les yeux cet espoir et cette innocence que les adultes ont perdus », évoque-t-il. « Mais si j’ai commencé à peindre des enfants, c’est parce que quand on voyage, on en voit partout dans la rue ! » Si son art est plus naïf et coloré sur les murs des villes, sur les toiles ses peintures se font désormais plus sombre. Une réponse à sa vision pessimiste du monde. « Dans la rue, on a une responsabilité plus grande. Mon concept n’est pas de choquer les gens ou de les interpeller mais plutôt d’éveiller leur bienveillance », dit-il.
Découvrez les oeuvres de SETH sur street-art-avenue
——————
Sites officiels :
site : seth.fr
facebook : www.facebook.com/NouveauxExplorateursMalland
instagram : @seth_globepainter
Bio rédigée par Violaine Pondard // street-art-avenue
Sources :
www.pariszigzag.fr
www.artistikrezo.com
www.canalplus.fr