.
Né dans l’archipel des Açores, sur l’île de Terceira en 1975, Pantonio est depuis toujours influencé par le fleuve Tage qui traverse le Portugal. Il crée au pinceau des personnages, des animaux fantastiques, des lapins, des poissons, des tortues, toujours en mouvement. On y aperçoit parfois des traits façon cordages qui évoquent la pêche et le monde marin si cher à la tradition portugaise. L’utilisation volontaire de quatre couleurs dominantes, bleu, noir, blanc et rouge, n’est pas sans rappeler le bleu sombre de la mer, le noir des fonds marins et le rouge volcanique du centre de la Terre.
Adolescent curieux et inventif, Pantonio s’essaie à la sculpture, le modelage, le dessin et la peinture à l’Institut de Culture des Açores. Il expose déjà ses premières oeuvres en galerie. Puis il suit un cursus académique d’abord à l’école des Arts et Métiers de Cerveira avant de poursuivre dans les arts graphiques à l’Institut Polytechnique de Tomar. En 1990, Pantonio part à Lisbonne et peint ses premières fresques sur les murs de la ville. L’artiste maîtrise l’art de l’ondulation, du mouvement et de la mise en relief en dessin. Un phénomène qui interpelle le spectateur qui se sent comme emporté par la vague artistique.
Son bestiaire marin jaillit sur des murs gigantesques dans les capitales d’Europe. « Je choisis des espèces que j’aime », indique-t-il. « La baleine est un voyageur lent, calme, tranquille, après toute cette folie incarnée par la population des lapins ! Elle porte un message pacifique, positif. Il y a une forme de Ying et de Yang, d’équilibre entre des énergies contraires quand je choisis de faire coexister des animaux aussi différents sur certains de mes murs. Les animaux sont une bonne image de la violence de la société. »
Pour Pantonio, le monde actuel vit dans une confusion générale, faite de révolutions et d’exodes. « C’est dans cette confusion que je travaille. Je suis quelqu’un de très facilement négatif et noir. Je viens de l’archipel des Açores. Et je suis moi-même une île fermée. Mais j’ai appris à changer, à m’offrir moi-même au monde. J’ai compris que j’étais aussi un lapin parmi la foule des autres… »
Par ailleurs, Pantonio poursuit sa carrière artistique et réalise des illustrations pour Richard House, des bandes dessinées pour Zepe ou les Beaux Arts de Lisbonne. En 2013, la Chine lui commande une fresque géante. Il participe également au projet d’art urbain de la Tour Paris 13, invité par l’association Itinerrance (photo en haut de billet).
En 2014, il peint la plus grande fresque d’Europe au coeur de Paris, sur la Tour Sienne, place de Vénétie, dans le 13è arrondissement. 66 mètres de haut, 15 mètres de large, un mois de travail. Pantonio aime les défis. « C’est surtout les médias qui mettent la pression », disait-il alors. « J’essaie d’oublier ça, même si c’est plus facile à dire qu’à faire. Je veux juste réaliser une belle œuvre, y mettre de l’amour et ne pas penser au record ». Ce banc de poissons à la fois fantastique et tourbillonnant évoque lui aussi la dynamique des passants dans les rues de ce quartier. « Des milliers de gens vivent une vie ordinaire », indique-t-il. « J’ai réalisé une fresque avec plusieurs niveaux d’interprétation. C’est une œuvre complexe. Ainsi, les riverains pourront y découvrir de nouveaux détails petit à petit et ressentir encore de nouvelles émotions en la regardant. »
En juin 2015, le premier adjoint de la Ville de Paris lui demande également de travailler sur l’harmonie artistique du Pont des Arts. Il réalise alors une fresque qui remplace les cadenas fraîchement retirés du pont des amoureux.
Découvrez les oeuvres de Pantonio sur street-art-avenue
———————————
Sites officiels :
facebook : www.facebook.com/pantonioo
instagram : @pant0ni0
Bio rédigée par Violaine Pondard // street-art-avenue
Sources :
itinerrance.fr
www.citazine.fr
fr.wikipedia.org
www.artistikrezo.com
Toutes les photos avec la légende street-art-avenue sont mises à disposition selon les termes de la Licence Creative Commons Attribution 3.0 non transposé.