Biographie de Ron English

Il est l’un des artistes les plus reconnaissables et les plus prolifiques de sa génération. Né dans les années 60 aux États-Unis, Ron English bombe la rue, les musées, les films et les livres de ses affiches pop et ultra colorées. Il détourne des tableaux ou des affiches publicitaires à l’aide d’une technique très élaborée. À l’origine de la mouvance Popaganda, que l’on pourrait traduire par la « Propagande du Pop », Ron English utilise les codes iconographiques d’enseignes multinationales et la culture populaire pour créer un univers où se mêlent super héros mythologiques et histoire de l’art. Si Ron English est devenu lui-même une véritable icône depuis une dizaine d’années, il aurait inspiré de nombreux artistes urbains depuis plus de 20 ans…

Ronald McDonalds, Mickey Mouse ou Obama

Ronald McDonalds, Van Gogh, Mickey Mouse, les Simpsons, les Pierrafeu, Hulk, Super Mario, les Télétubbies ou encore Barack Obama sont quelques-uns des personnages emblématiques de la société contemporaine dont Ron English s’est emparé. Il crée alors des affiches ou des murs qui vont souvent à l’encontre des valeurs que ces figures charismatiques sont censées représenter. Un pied de nez humoristique et quelque peu cynique avec lequel l’artiste veut mettre en garde sur l’interprétation des choses. Ce que Ron English cherche à faire ? Réveiller la conscience populaire sur ce qu’on lui donne à croire et à penser. Il s’inspire ainsi de l’univers pop et des cartoons pour révéler cet art subversif qui est devenu sa marque de fabrique. Ron English fait même l’objet d’un film documentaire réalisé par Pedro Carjaval, Propaganda.

Formation aux Beaux-Arts

Ron English a grandi dans l’Illinois, où il a travaillé comme dessinateur pour un magazine local. Il tombe dans l’art à quatre ans, après une punition de sa mère qui l’oblige à rester une heure dans une pièce à réfléchir. « Après cinq minutes à regarder l’heure défiler, j’ai cherché à m’occuper malgré la punition. J’ai découvert des crayons dont je ne m’étais jamais servi et du papier à reproduction que mon père avait rapporté de son travail. Je me suis alors mis à dessiner », raconte-t-il. Un geste qui ne cesse plus de l’habiter depuis lors. Petit, il a même voulu devenir clown. Des clowns qu’il s’amuse régulièrement à peindre. Puis il a déménagé au Texas où il a décidé de reprendre ses études. Diplômé des Beaux-Arts de l’Université du Nord Texas, il se forme à l’art de la reproduction et se spécialise dans la peinture à l’huile.

Départ pour New York

Durant sa vie au Texas, il découvre la prolifération des panneaux publicitaires, des panneaux gigantesques aux abords des villes. Il s’en sert comme mur de son expression artistique. Son art devient totalement illégal et il est plusieurs fois menacé d’être emprisonné. Dans les années 80, il quitte le Texas pour New York où il se mêle à d’autres artistes et commence à vendre son travail. Son style est prédominé par l’hyper réalisme photographique auquel il ajoute une version colorisée et une imagerie totalement pop. Il utilise des icônes pop comme Elvis Presley, Marylin Monroe, Batman et Robin ou les membres de Kiss pour les détourner artistiquement. « Pour moi le vocabulaire pop est un langage évident. C’est de l’anglais visuel », dit-il. « Je fais partie de ces nouveaux réalistes, avec une touche pop. Mais je fais également partie de la mouvance des pirates médiatiques », reconnaît-il quand on l’interroge sur ces nombreux détournements d’affiches publicitaires.

Popagande

À contre-courant de l’Amérique moderne, Ron English se lève contre la commercialisation du monde occidental, qu’il considère comme une nouvelle religion. Ces fameux panneaux publicitaires qui fleurissent le long des autoroutes le sidèrent. « Comment aurais-je pu résister face à la prolifération galopante des panneaux d’affichage ? Comment dire, si nous devons supporter la présence de ces panneaux, ne devrions-nous pas y avoir accès ? » questionne-t-il. Fervent défenseur d’un nouveau concept, la popagande, l’artiste assure qu’il s’agit là « de l’opposé direct de la propagande. Les dogmes y sont sévèrement tenus en laisse. » Pour lui, « la liberté d’expression renforce la démocratie. Mais ce qui n’est pas gratuit n’est pas libre. » Pour autant, malgré son positionnement anti marketing et anti commercial, Ron English est aujourd’hui le concepteur designer de nombreux jouets à l’effigie des personnages qu’il crée. Des personnages à la fois cyniques et fantastiques, loin des standards des Disney et consorts. Des jouets qui amusent davantage les adultes à l’esprit subversif que les enfants qui pourraient finalement être effrayés. Une cinquantaine de jouets sont à ce jour disponibles à la vente sur son site internet.

Découvrez les oeuvres de Ron English sur street-art-avenue

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Sites officiels :
site web : www.popaganda.com
facebook : www.facebook.com/ronenglishpresentspopaganda
instagram : @ronenglishart
twitter : @ronenglishart

Bio rédigée par Violaine Pondard // street-art-avenue

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Sources :
www.popaganda.com/about
en.wikipedia.org/wiki/Ron_English_(artist)
laspirale.org (interview)
www.streetartnews.net (interview)

 

Toutes les photos avec la légende street-art-avenue sont mises à disposition selon les termes de la Licence Creative Commons Attribution 3.0 non transposé.

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