Enfant, Caledonia Dance Curry grandit en Californie. Très intéressée par l’art en général, elle s’amuse à réaliser des sculptures avec de la boue, à dessiner et peindre. Timide, elle présente une personnalité avec un fort potentiel artistique. Sa famille le décèle rapidement et l’encourage à développer son talent. « J’ai toujours été une enfant étrange, timide, qui passait beaucoup de temps à dessiner. Un été, ma mère m’a inscrite à un cours de peinture avec des adultes. Parce qu’ils me voyaient comme un petit génie, ces gens, comme mes parents, m’ont vraiment aidé à me prendre moi-même au sérieux, à croire en mes capacités artistiques », raconte-t-elle. « En fait, devenir une artiste est l’une de ces choses qui m’est arrivé alors que j’étais enfant, quand j’étais bien trop jeune pour en faire une décision réfléchie. Ensuite, j’ai étudié l’art de façon très traditionnelle ». Caledonia Dance Curry entreprend alors des études artistiques et se rend à New-York. Loin de la culture graffiti, elle commence ainsi à prendre la parole par le biais de ses collages dans les rues de la ville, d’abord de manière anonyme. Des collages transparents, des personnages de papier comme des silhouettes ou des ombres sur la ville qui se fondent au décor existant. Elle s’inspire à cette époque des théâtres d’ombres indonésiens. Caledonia Dance Curry participe ensuite à des projets collectifs dans le but même d’investir la rue.
En 2002, elle est diplômée du Pratt Institute de New York. Elle perfectionne alors sa technique de gravure. Malgré tout, son tempérament ne correspond pas au milieu artistique qu’elle trouve fermé et qui ne répond pas à ses attentes créatives. Déjà inspirée par des signatures du street art comme Banksy ou Blek Le Rat, elle délaisse les galeries pour exposer son art dans les rues. Elle aime ce côté éphémère et immédiat du street art, cette fragilité de l’oeuvre qui la rend si vulnérable. « J’ai toujours aimé l’idée de fabriquer quelque chose qui ne survit pas à sa propre nécessité, qui existe pour un temps puis disparaît. Je garde et je protège certaines œuvres, mais j’aime en donner d’autres au moment présent », avoue-t-elle. Au fil de ses voyages, elle prend en photo des hommes, des femmes et des enfants. Des personnalités qui lui transmettent une émotion et qu’elle refait vivre sous forme de dessin de papier collé sur les murs, en taille réelle. Pour elle, la personnalité, l’originalité et les expériences de chacun se traduisent sur les corps et les visages. Ses portraits de papiers témoignent ainsi d’un instant de vie. « Quand je dessine, j’ouvre une petite fenêtre, et j’essaye de faire en sorte que quelque chose en sorte », remarque-t-elle. Aujourd’hui, les oeuvres de Swoon s’exposent dans les musées les plus prestigieux du monde : le MoMa de New York, le Tate Modern de Londres ou encore le MoCa de Los Angeles.
Swoon s’inspire aussi du travail de Gordon Matta-Clark, qui entraient dans des bâtisses abandonnées pour en scier le plancher. « J’ai vu les images de son travail dans les zones délabrées de la ville, et elles étaient d’une beauté si dévastatrice, si étrange, si ancrée dans le temps », dit-elle. « J’ai su que je voulais tenter de créer quelque chose de cet ordre, des moments de beauté éphémères qui soient davantage un morceau de la ville elle-même que des objets en soi ». En s’appuyant sur un travail collectif et collaboratif, elle crée alors en 2008 des installations surréalistes, des bateaux faits de voitures et meubles recyclés qui remontent le Mississipi sous la forme d’une véritable ville flottante, ou encore des maisons artistiques pour abriter les habitants d’Haïti après le tremblement de terre en 2010. Des projets à la fois artistiques, humanistes et même philanthropiques. « J’aime l’idée d’une citoyenneté collective », dit-elle. « D’être un groupe d’individus qui essaie de façonner la ville pour en faire un lieu où nous aimerions vivre, par exemple en organisant des fêtes de rues tapageuses. Un collectif permet de se nourrir de l’esprit des autres », conclue-t-elle.
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Sites officiels :
site web : braddocktiles.org
facebook : www.facebook.com/SwoonStudio
instagram : @swoonhq
twitter : @swoon
Bio rédigée par Violaine Pondard // street-art-avenue
Sources :
www.blog.stripart.com
fr.wikipedia.org/wiki/Swoon_(artiste)
www.artistikrezo.com