Hendrik Beikirch est un de ces artistes contemporains dévoués à l’espace urbain et au processus de création. Ses portraits authentiques ou issus de son imaginaire sont autant de visages reflétant le miroir de la société. Leurs regards, leurs postures racontent une histoire et c’est tout ce qui importe à l’artiste. Même anonymes, ces visages sont fascinants.
Hendrik Beikirch utilise volontairement une palette de couleurs très limitée, privilégiant le monochrome et l’hyperréalisme de la photogravure afin de toucher au plus profond de l’âme humaine. Et de laisser au spectateur le sentiment d’être directement touché. D’autant que l’artiste s’amuse à créer ses portraits géants dans les grandes villes modernes, sur les façades immenses des gratte-ciel, de manière à ce qu’on puisse les observer de loin. Ces visages sont aujourd’hui comme des compagnons silencieux, des souvenirs de notre humanité.
Ces dernières années, les oeuvres de Beikirch ont pris un tournant encore plus monumental. Il transforme ainsi la simple action de peindre en une intervention audacieuse à la technique spectaculaire.
En 2012, il peint ainsi la plus grande fresque murale d’Asie à Busan, en Corée du Sud. Un portrait en noir et blanc d’un vieux pêcheur sur un mur de plus de 70 mètres de haut. Créée sans l’aide de projecteur ou de croquis sur grille, ses oeuvres aussi magistrales qu’impressionnantes par leur gigantisme nécessitent une grande capacité de précision et de rigueur. Le résultat est exceptionnel. « En arrière-plan, les gratte-ciel designés par Daniel Libeskind, offrent un cadre parfait, à la fois sur le plan esthétique et le contenu », remarque Hendrik Beikirch.
Si le dessin et la peinture ont toujours fait partie de lui, l’artiste allemand a surtout été marqué par une photo rapportée de New-York par l’un de ses profs d’arts. Celle d’une voiture de métro entièrement tagguée où il est inscrit « Stop the Bomb ».
L’auteur de ce graff, Lee Quinones, célèbre graffeur new-yorkais, continue encore d’inspirer Hendrik Beikirch. En effet, il puise dans ses différentes références artistiques de nouvelles sources de créations. Ainsi, il admire le style et le graphisme de de Lee Quinones. Il apprécie le réalisme et la diversité de l’oeuvre de Gerhard Richter, peintre allemand polymorphe. Et apprécie l’art sous toutes ses formes de Richard Serra, sculpteur et artiste américain qui combine l’art et l’expérience physique en s’appropriant l’espace public. « Lorsque j’étais ado, j’ai trouvé dans le graffiti une nouvelle forme d’expression et de liberté », raconte-t-il.
Lui qui a commencé à réaliser ses premiers graffitis aux sprays en 1989 a rapidement changé sa méthode. Passant des formes graphiques à un art beaucoup plus raffiné et subtil. « Je mets aujourd’hui l’accent sur les textures afin de souligner l’expression de mes portraits », raconte-t-il. Son ambition : proposer une oeuvre quasi réaliste de loin mais très abstraite de près. « J’aime que ces murs géants se lisent avec la perfection du photo-réalisme et deviennent plus abstraits lorsqu’on s’en rapproche en raison des gouttes et des textures abstraites », poursuit-il. « L’art doit rivaliser avec l’architecture et la publicité, et capter l’attention des passants alors que la rue peut être déjà bien occupée ».
S’il éprouve un plaisir aussi immense que ses murs, il peut passer 3 jours à réaliser la façade d’un immeuble de 12 étages. « Dans l’espace public, l’art n’a que deux options : soit il est clandestin, caché, petit, soit il est gigantesque ! », dit-il. Quand il n’expose pas en galerie, Hendrik Beikirch a bel et bien choisi son camp.
Découvrez les oeuvres de Hendrik Beikirch sur street-art-avenue
Sites officiels :
site web : hendrikbeikirch.com
facebook : www.facebook.com/ecbhendrikbeikirch
Bio rédigée par Violaine Pondard // street-art-avenue
Sources :
hendrikbeikirch.com
home.ekosystem.org
www.fatcap.org
www.widewalls.ch