Przemek Blejzyk aka Sainer et Mateusz Gapski aka Bezt sont les fondateurs du team ETAM Cru. Originaires de Pologne, ces deux artistes nés respectivement en 1988 et 1987, se sont rencontrés sur les bancs de l’école. Diplômés de l’Académie des Beaux Arts de Lodz en 2010, ils créent un art urbain gigantesque qui s’affiche sur des dizaines d’étages. Sainer et Bezt sont aujourd’hui artistes et designers freelances, ils vivent et travaillent à Varsovie.
Artistes aux multiples talents, Sainer et Bezt produisent aussi bien des fresques gigantesques sur les murs gris de cités abandonnées que sur des toiles acryliques. A chaque fois, c’est une poésie colorée qui apparaît. Ils aiment l’illustration surréaliste, détournent un objet, une situation, pour en faire un événement onirique.
Signés de Sainer ou de Bezt, le style de ces murs géants est reconnaissable. Comme sortis d’un conte pour enfant, d’une Alice aux pays des Merveilles, certains personnages brillent dans un décor irréel plein de fantaisies. Une manière de redonner de l’âme à des bâtisses tristes et sombres et d’offrir un moment d’enfance aux passants et aux habitants.
Aujourd’hui, le duo voyage à travers le monde pour réaliser ces fresques murales aux dimensions hors normes. « Je n’aime pas raconter l’histoire des murs que l’on dessine », raconte Bezt. « Cela n’a pas de sens, chacun en a sa propre interprétation. C’est comme de vouloir lire un livre et de demander à quelqu’un de nous le raconter. Si tu veux lire, lis, et ne demande à personne ce qu’il en pense, cela risque de détruire l’image que tu peux avoir du livre. »
Devenus meilleurs amis sur les bancs de l’Académie des Beaux Arts, Sainer et Bezt sont aujourd’hui inséparables. Leur univers s’inspire du folklore et des mythes qui règnent dans les pays de l’Europe de l’Est. Ce à quoi ils rajoutent une bonne dose d’humour, un zest de cartoon, de sarcasme et de surréalisme. Ils aiment surprendre le spectateur avec un décor sorti d’un autre monde, à dix milles lieues de l’environnement dans lequel le dessin se trouve. « Je trouve ça ennuyeux de peindre un bateau dans un port. Les gens en voient tout le temps », raconte Sainer. « Ok, peut-être qu’au début ils vont détester notre mur, mais petit-à-petit, ça leur ouvre l’esprit ».
Après avoir jeté leur dévolu en Bulgarie, en Pologne, en Allemagne et en Autriche, le duo s’est également emparé des murs au Portugal, d’Italie, de France, de Russie, de Norvège, de Belgique ou des Etats-Unis. « Dans les années 90, il n’était pas facile de trouver des jouets dans les magasins. Alors avec mes copains on s’inventait des jeux, on créait des jouets à partir de rien », raconte Sainer. « C’était beaucoup plus créatif que la manière dont les enfants passent leurs temps aujourd’hui. »
Il commence à peindre à l’âge de 16 ans, en 2003 et se sent proche du mouvement hip hop dont il apprécie la culture graffiti. « Mais l’art n’était qu’une passion, je voulais être footballeur. Et puis, une blessure au genou m’a obligé à abandonner. A partir de ce moment là, j’ai passé tout mon temps à dessiner », se souvient-il. « Aujourd’hui le street art n’est qu’une expression, ma vraie passion c’est avant tout de peindre. »
« L’inspiration est partout. Dans les livres que je lis, les films que je vois, la musique que j’écoute, et aussi dans la rue », raconte Sainer qui aime prendre le pouls de l’endroit où il va peindre la veille. Histoire de s’imprégner du lieu avant de créer. « Ainsi tu peux vraiment décider comment changer l’endroit », dit-il.
A chaque mur, le même processus de création : Sainer et Bezt esquissent un croquis, ensuite ils rajoutent la couleur puis peaufinent les détails. « C’est le même processus pour créer une toile, sauf que c’est beaucoup plus grand. Mais après avoir fait quelques murs gigantesques, on s’habitue à agrandir l’échelle », indique Sainer. Un mur comme ceux que le duo polonais peint sur les cités de Sofia peut prendre six à sept jours de réalisation. En utilisant des aérosols, de la peinture acrylique, des rouleaux, des brosses et surtout un échafaudage.
Si Sainer aime peindre les humains, Bezt, lui, préfère les animaux. Ensemble, ils prennent toujours le temps de faire un grand brainstorming avant d’attaquer la création d’un mur. Et de respecter les choix de l’autre pour parvenir à un final de toutes façons éblouissant.
Découvrez les oeuvres d’ETAM cru sur street-art-avenue
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Bio rédigée par Violaine Pondard // street-art-avenue
Source :
www.ufunk.net
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