Shoof /// « Dripping Point », Galerie Itinerrance – Paris

Par Jessica Balota , 10 mai 2015

« Dripping Point » est la dernière installation de l’artiste tunisien SHOOF qui nous plonge dans un imaginaire absolu où le haut et le bas se fondent pour résoudre le conflit de l’irréel avec la matière.

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Les choix de mehdiBen Cheikh, directeur de la Galerie Itinerrance, sont toujours des ouvertures utopiques sur le monde. Des artistes soucieux de l’univers dans lequel ils évoluent. Ils ont cette volonté prophétique d’y apporter de profondes valeurs positives, dans un esprit collaboratif.

Transformer le monde a dit Marx, changer la vie a dit Rimbaud, ces deux mots d’ordre ne font qu’un pour nous, dit André Breton en juin 1935.

SHOOF : Une ouverture d’esprit totale.

DRIPPING POINT : Un déconstructivisme structurel

Je me tenais là, face à ces grands édifices traversés de lumières surnaturelles.
Les lettres suspendues semblaient flotter, pleuvoir le long de leurs fil verticaux qui découlaient de ces lettres. La lettre démontrait la verticalité qui la portait à présent.
Creusions nous le plein, ou bien remplissions-nous le vide ?

Là où les angles saillant du plafond ont accueillit la peinture de Shoof, dans une installation aussi fantasmagorique que merveilleuse, l’œuvre irréproductible et monumentale nous tient en haleine, transforme l’espace en un lieu entre rêve et réel. La réalité devient une nuit bleutée est transfigurée par des signes devenus des étoiles qui se transforment en une pluie féerique. Shoof avec cette installation noue l’art urbain avec la renaissance, d’un solide nœud qui donne naissance à une lutte merveilleuse contre l’obscurantisme.
L’affirmation de l’humanité dans une onirique invitation, là où les constellations sont nommées des plus belles essences : respect, bonheur, amitié, tendresse, vie…

Shoof propose une rencontre décisive entre le déconstructivisme et la peinture.

Les voyages que font sa peinture entre l’origine et la fin, questionnent le monde. L’écriture perd sa surface lisse, pour faire voler en éclat la tradition. Elle devient libre de s’échapper de ces grandes coulures, libre de s’estomper, d’apparaître et de disparaître à son grès. La peinture de Shoof respire la liberté.

La peinture de shoof transcende le déconstructivisme initial pour proposer l’utopie d’un monde baigné de lumière. Un monde qui aspire à devenir un vaste espace dédié aux savoirs, aux connaissances. Plus que déconstructivisme, nous sommes face à la construction du déconstructivisme structurée. Un monde ouvert vers l’avenir, le partage du savoir.

Chaque espace de lin nous ramène à nos origines, notre ontologie, pour nous entraîner aussitôt dans un espace épuré, qu’il repli de signes. Un espace qui devient parallèle, qui se compose des multiples portes que sont chacun de ces éléments calligraphiques, des portes que l’on ouvre sur un univers.
Nous voici à travers un labyrinthe de questions et réponses, baignés d’une pluie de signes nourrissant le monde , pour y faire pousser des essences universelles, amour, paix, universalité. La pluie a inondée le monde et nous devenons les poissons imaginaires, nous faufilant dans les espaces ondulatoires d’une écriture automatique où l’essentiel est exalté.
Shoof apporte à la critique une idéologie.

Rédaction : Jessica Balota
photos : © Aline Deschamps (Galerie Itinerrance)

 

SHOOF // DRIPPING POINT
du 5 au 30 mai 2015.
Galerie Itinerrance
7 bis, rue René Gosciny
75013 Paris.

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