Franck Lesieur /// « Gorilla » & « Prédation » – Dédale, Vannes

Par Alain , 16 mai 2020

Riche de sensibilités artistiques multiples, Dédale est ce lieu de culture éphémère ouvert en septembre 2018 dans l’ancien bâtiment administratif de la DDE, sur la rive gauche du port de Vannes. Grâce à des artistes comme Franck Lesieur -qui l’a investi avec son bestiaire qui nous questionne, le projet Dédale offre au visiteur une déambulation immersive et une expérience inoubliable dont ce billet ne vous en donnera qu’un aperçu. Un peu de la mémoire des œuvres aujourd’hui recouvertes …

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Professeur de dessin et d’expérimentations techniques et plastiques en école supérieure en architecture intérieure, Franck Lesieur est avant tout un artiste en pleine ébullition. Lui qui a grandi en banlieue parisienne va vivre deux chocs qui vont être des révélations au travers de l’émergence de la culture hip-hop et de la découverte du Louvre. Subjugué par les sculptures et les tableaux monumentaux, il entreprend des études artistiques et se forme aux beaux-arts. « Aujourd’hui mon travail se concentre sur la sculpture et la lumière, le jeu d’apparition/disparition avec pour matériau le verre ou le plexiglas et l’écriture avec mes Calligraffitis », indique-t-il, usant alors de toutes ces techniques pour ces deux œuvres dans DéDalE, « Gorilla » et « Prédation »

Ici, dans cette cage de verre qui constitue le sas d’entrée de Dédale, Franck propose une rencontre avec l’animal. Gorilla et Dédale se retrouvent écrits en calligraffiti dans l’ensemble de sa création. Il dessine à l’encre acrylique blanche des gorilles, et grave à la spatule les reliefs. Il utilise les techniques de la calligraphie et de l’écriture pour donner de l’épaisseur à son trait et du rythme. « L’abstraction des mots et de l’écriture n’est pas anodine. Il y a une vraie chorégraphie gestuelle dans mes phrases, mes mots. » Le jeu des lumières, naturelles ou artificielles, donnent à chaque fois un nouvel angle de vue. Le gorille, aussi proche de l’homme soit-il, reste un animal en voie de disparition. Un animal qu’on visite en cage dans les zoos. Dans cette authentique cage de verre, Franck Lesieur joue avec l’impression de miroir. L’homme regarde l’animal qui regarde l’homme. Mais finalement, qui de l’homme ou du gorille est en cage ? À chacun son point de vue…

Au rez-de-chaussée, Franck réitère. Il crée une œuvre monumentale dans une box dédiée. Prédation, c’est son titre, offre à découvrir le tigre, plus grand prédateur au monde. « Un tueur sanguinaire et sans pitié qui pourtant est en voie d’extinction. Car même le plus sanguinaire des prédateurs a le malheur d’avoir l’Homme pour propre prédateur », explique Franck Lesieur. Dans cette nouvelle cage blanche, il installe des bambous, travaille sur l’écriture en volume, la sculpture avec une tête et une queue de tigre en plâtre qui sortent des murs, rajoute des tableaux de plexi qui font écho à son œuvre de l’entrée de Dédale. « Aussi longtemps que les Hommes tueront les animaux, ils se tueront entre eux », déclame Pythagore sur l’un des murs. Franck Lesieur a trouvé dans cette pièce l’occasion unique de libérer sa créativité. À chaque visiteur, il offre la possibilité de rentrer un peu plus dans sa tête.

Texte  :  Street Art Avenue
Photos  : ©  Sebastien Le Gourriérec

Plus sur Franck Lesieur  : www.facebook.com/francklesieurpeintre/
et sur DéDalE  :  dedale.lartprendlarue.org/

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