Scaf /// « Snake House » – Dédale, Vannes
Son serpent prêt à mordre donne le ton à l’entrée des étages. Mais pour l’heure les visiteurs n’ont pas à affronter la bête menaçante de Scaf qui a remplacé le minautore de la saison précédente … puisque c’est au rez-de-chaussée que ça se passe!
Originaire de Longwy, à la frontière de la Lorraine et du Luxembourg, Scaf découvre le graffiti au lycée. Il s’initie au break dance et peint ses premières lettres et B-Boy avant d’intégrer le crew de Valer, La Smala fin des années 2000. « Je faisais encore un graffiti sans prétention, comme une occupation ludique qui me permettait de passer du temps avec mes potes », raconte-t-il. Etape par étape, il parfait son apprentissage de la bombe, vers un style approchant l’hyperréalisme et jouant sur la technique de l’anamorphose. Le résultat est aujourd’hui bluffant ! Autodidacte, il s’installe à son compte en 2015 avec l’envie de répondre à des projets de chantiers déco mais ne délaisse pas son exploration des friches urbaines dans lesquelles il expérimente et peint à loisir des trompe l’œil, se mettant en scène avec humour et second degré sur son Instagram. Son travail se nourrit de sa passion pour les jeux vidéos et les films de sciences fiction des années 90.
Adepte des bestiaires féroces et monstrueux, Scaf aime poser l’inattendu au cœur de lieux abandonnés. Comme si ces serpents, alligators et autres dinosaures avaient choisi de reprendre vie dans ces friches que l’homme a délaissé. Qui est venu déranger ce serpent gigantesque dans l’entrée de Dédale ? Scaf aime les ambiances post-apocalyptiques, mais y jette toujours un brin de second degré. S’inspirant des bases des tours de magie, fonds noirs et trompe l’œil, Scaf joue sur l’esthétique du lieu et de l’animal, le rendant plus vrai que nature, gueule ouverte et prêt à avaler le visiteur. Alien, Le Seigneur des Anneaux ou même un dessin animé de Tom et Jerry l’inspirent. C’est éclectique, mais c’est ce qui permet à Scaf d’apporter une dose de détails et de jouer avec la réalité et l’image. « Le jeu sur les volumes au premier plan invite le spectateur à se poser la question du réel et du fictif. Qu’est-ce qui est vrai, qu’est-ce qui ne l’est pas ? », interroge Scaf. À chacun sa réponse.
Texte : Violaine Pondard
Photos : © Sébastien Le Gourriérec
Plus sur l’artiste : @scaf_oner
et sur DéDalE : dedale.lartprendlarue.org
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