Eyes-B /// « Impulsion » – Dédale, Vannes

Par Alain , 2 novembre 2021

Dans l‘espace du rez-de-chaussée de Dédale, entièrement recouvert, c’est toute la créativité et la diversité artistique qui s’expriment au fil d’une balade marquée d’un profond ancrage dans la culture du graffiti; celle-là même où Eyes-B a baigné tout jeune…

 

Artiste peintre et graffeur belge, Eyes-B est un passionné de bandes dessinées. À tel point qu’aujourd’hui, par le biais de l’association Urbana, il peint des reproductions gigantesques de vignettes parmi les plus célèbres dans les rues de Bruxelles, capitale de la BD. Gamin, il rencontre les premiers flops sur les trains dans des dépôts où son père, piqué au modélisme, l’emmène. « Là où je vivais, il n’y avait que trois graffs. J’ai toujours voulu savoir qui c’était, ce que ça signifiait », raconte-t-il. Le mystère qui entoure ces premiers traits de bombes l’attire et lui donne envie d’y prendre part. Il se prend au jeu et fait ses armes dans une usine abandonnée. Il étudie l’art, le graphisme, travaille dans la publicité, sans jamais renier ses premières amours. Rédacteur en chef du magazine Vizion, 300 pages par an de tags, flops et fresques de toute la Belgique, Eyes-B aime partager son temps entre les commandes de fresques murales figuratives et une création personnelle qui tend vers l’abstraction. « Cela me permet d’avoir le choix dans ce que je veux faire de ma propre identité », commente-t-il.

 

Dans Dédale, Eyes-B a voulu créer une toile monumentale, de près de 50 m 2 dans laquelle chacun pourrait repérer et se fabriquer sa propre œuvre d’art suivant l’angle de vue qui lui plaît. Capturées par l’écran du smartphone ou le cadre de l’appareil photo, les possibilités sont alors infinies ! « Souvent, les gens prennent en photo un détail de ma peinture. Dans leur cadre, cela devient une nouvelle toile », commente-t‑il. Une toile dissociable d’un tout et pourtant partie intégrante de cette globalité. Casque sur les oreilles, seul et concentré, Eyes-B s’inspire de la musique qu’il écoute pour balancer ses traits de bombe de manière spontanée, usant des rouleaux, de l’ultra fat cap et de la craie grasse. Sa dynamique dansante naît de cette improvisation et se répand, couche après couche sur les murs. « Je ne sais jamais à l’avance ce que cela va donner. Je me fais confiance ». « Pour lui, un trait est un trait. Pas de retouches. Les accidents font partie de l’œuvre. Dans ce « bordel équilibré », Eyes-B reprend les codes du graffiti et du tag des origines pour offrir au public un moment en connexion avec ses propres ressentis.

Texte : Violaine Pondard : 
Photos : © Sébastien Le Gourriérec : 

Plus sur l’artiste :  @eyes_b_tsunamigraffiti/

et sur DeDalE : dedale.lartprendlarue.org/

 

 

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