Shoof /// Dédale, Vannes

Par Alain , 3 janvier 2022

Si son nom signifie « Regarde » en arabe, Shoof offre à Dédale une véritable plongée visuelle au cœur d’un couloir fantastique et merveilleux. Éclairé par la lumière noire, sa calligraphie abstraite dévore les murs.

 

shoof - street art avenue - dedale - vannes

Shoof, Dédale RDC#2, Vannes // Photo 2020 © Sébastien Le Gourriérec

« À cette entrée de la galerie, j’ai voulu proposer un lieu féérique comme dans Alice aux Pays des Merveilles avant de pénétrer dans chaque pièce », raconte Shoof. « Cette écriture n’appartient qu’à moi. Pour autant, la lecture appartient à celui qui la lit ». Une lecture dont l’interprétation s’offre à tous, au plus profond de soi.

Shoof travaille sans esquisse, au pinceau directement à main levée. Pas de retouche, les lettres s’imprègnent du mur les unes après les autres. « Un geste en amène un autre », complète l’artiste, dont l’acte de répétition s’accorde aussi en musique. Des morceaux qu’il écoute jusqu’à 60 fois par jour. « C’est comme un métronome qui me permet de rentrer dans un mantra spirituel, une sorte de transe. C’est ainsi que je rentre en communication avec mon inconscient ». S’il maîtrise l’outil et la technique, Shoof rajoute dans sa gestuelle les forces de l’intention, de l’impulsion et de l’intensité. Comme des stimulus, ces idéogrammes manuscrits révèlent une sensation, une vibration. « Par le biais de mon travail, je ne m’adresse pas aux cultures ou aux religions, je parle à l’émotion humaine universelle », assure-t-il.

shoof - street art avenue - dedale - vannes

Shoof, Dédale RDC#2, Vannes // Photo 2020 © Sébastien Le Gourriérec

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Shoof, Dédale RDC#2, Vannes // Photo 2020 © Sébastien Le Gourriérec

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Shoof, Dédale RDC#2, Vannes // Photo 2020 © Sébastien Le Gourriérec

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Shoof, Dédale RDC#2, Vannes // Photo 2020 © Sébastien Le Gourriérec

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Shoof, Dédale RDC#2, Vannes // Photo 2020 © Sébastien Le Gourriérec

Plasticien né en Tunisie, Shoof est arrivé en France en 2004 pour suivre ses études. Après un DEA droit et un second de sciences politiques, il se lance dans une thèse qu’il abandonne rapidement quand la calligraphie s’impose à lui. Il pose des lettres, dix heures par jour, sur des rames de papier. Sa langue maternelle se mue en moyen d’expression. Ce besoin viscéral d’écrire et de composer bientôt son propre idiome, l’emmène sur une nouvelle voie artistique. « Au départ, je gribouille pour ne pas penser, mais finalement l’inconscient pense tout le temps. À la recherche perpétuelle d’un non sens, cette calligraphie devient indéchiffrable, indécodable, illisible. C’est une écriture très personnelle et intime qui ne regarde que moi », indique-t-il. La lettre arabe est un prétexte dans sa quête d’identité. Shoof professionnalise sa démarche, peint à l’intérieur de la Tour Paris 13, réalise sa première vente aux enchères aux côtés d’un tableau de Banksy, et il est représenté par la galerie Itinerrance et bientôt d’autres galeries à travers le monde.

Texte : Violaine Pondard
Photos : © Sébastien Le Gourriérec

Plus sur l’artiste :  instagram.com/shoof.h.hertelli/
et sur DéDalE :   dedale.lartprendlarue.org/

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Shoof, Dédale RDC#2, Vannes // Photo 2020 © Sébastien Le Gourriérec

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Shoof, Dédale RDC#2, Vannes // Photo 2020 © Sébastien Le Gourriérec

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Shoof, Dédale RDC#2, Vannes // Photo 2020 © Sébastien Le Gourriérec

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Shoof, Dédale RDC#2, Vannes // Photo 2020 © Sébastien Le Gourriérec