Borondo /// Blanca, Murcie, Espagne

Par Alain , 5 janvier 2022

Dans ses fresques Borondo peint surtout des visages et des personnages. Mais ici rien de tel, la nature est l’acteur principal et le déclin de la biodiversité l’objet de ses préoccupations …

 

Dans la petite ville de Blanca, dans la région de Murcie, au sud-est de l’Espagne, la vie (ou du moins l’environnement) a changé depuis qu’un petit coléoptère originaire d’Asie tropicale, le charançon rouge du palmier, a ravagé les beaux spécimens de palmiers qui peuplent le parc Blanca. La population locale se souvient avec nostalgie de ces beaux alignements d’imposants palmiers aujourd’hui décimés qui ressemblent plus à un alignement de colonnes d’un temple ancien.

On doit l’arrivée de cette espèce exotique envahissante dans la péninsule ibérique à l’importation non contrôlée de palmiers adultes d’Afrique achetés de l’autre côté de la Méditerranée pour leur faible coût. Jour après jour l’insecte cause des ravages inexorables dans ces magnifiques arbres pour se loger, se nourrir et se développer.

Une manifestation de plus du dérèglement de la nature dû à l’activité humaine sur la biosphère (telle qu’en connaît l’Anthropocène) et que Borondo représente à sa manière.

Dans son style si personnel -et jamais dénué de sens- l’artiste nous livre une vision binaire et contrastée de l’époque, opposant sur un même plan de l’oeuvre le passé et le présent, le végétal et le minéral, l’homme et l’insecte, le gris et la couleur.

Comme souvent le message de Borondo n’est pas des plus optimistes : imaginer les palmiers transformés en colonnes de temple ancien n’a rien de réjouissant, mais vaut mieux être avertis de l’évolution de notre planète !

Texte : Alain
Photos : © Gonzalo Borondo

Plus sur l’artiste :  gonzaloborondo.com/

 

 

 

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