Soleil de Nuit /// Dédale, Vannes

Par Alain , 23 février 2022

Ambiance apocalypse matinée d’émoticônes pour une pièce peu banale constellée de références bibliques sous le trait magique de Soleil de Nuit.

 

Sous les traits de marqueurs, Soleil de Nuit propose une imagerie de l’Apocalypse, dernier livre du Nouveau Testament. Un sujet qui n’a jamais été autant d’actualité en ce début d’année 2020. « J’avais en tête ce thème avant la crise du Covid. C’est déjà quelque chose de récurrent », indique l’artiste. « J’ai procédé par étape, avec une phase de recherche et de dessin autour des 15 gravures de l’Apocalypse de Dürer. J’ai utilisé une dizaine d’images que j’ai composé ensemble ». Le  martyre de Saint-Jean, le Sixième Sceau ou encore les Quatre anges retenant les quatre vents de la Terre prennent forment sur les murs de Dédale. L’artiste joue sur les différences d’échelles et la saturation des traits. Il projette les lignes et répète le geste ou encore dessine à main levée. Les gravures datant du XVe siècle ont ainsi inspiré une transcription davantage contemporaine. En face du mur principal, les Chevaliers de l’Apocalypse chevauchent leurs montures. Entre les fenêtres, une nature morte, dont la signature de Soleil de Nuit se révèle sur le vase, offre un moment de respiration. Ce smiley qui nous accroche au premier regard est devenu sa marque de fabrique. Il représente le masque que l’on porte au quotidien. « C’est aujourd’hui un langage universel, compris par tous partout dans le monde. Ces émoticônes sont comme les avatars de nos vies virtuelles, ces masques que l’on porte. C’est aussi le symbole de l’ecstasy, drogue du bonheur, qui rend heureux mais qui masque aussi la réalité », évoque Soleil de Nuit.

Nourri par la culture et les références graffiti à l’adolescence, Soleil de Nuit a suivi une formation artistique académique aux Beaux-Arts de Nantes puis de Milan. Originaire de la Haute-Savoie, il vit aujourd’hui en région parisienne et est régulièrement sollicité pour ses talents de tatoueur. S’il conserve une pratique sauvage et très personnelle du graffiti, c’est véritablement une face onirique qu’il souhaite présenter au public. Le dessin des lignes au marqueur blanc sur fond noir, le « wall drawing », cache aussi des lettres déstructurées et tout un univers que l’œil, en s’habituant au décor, finit par déchiffrer.

Texte  : Violaine Pondard
Photos  :© Sébastien Le Gourriérec

Plus sur l’artiste  :  instagram.com/soleil_de_nuit__/
et sur DéDalE :   dedale.lartprendlarue.org/

 

 

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