Dasic Fernández /// Ñuñoa, Santiago, Chili

Par Alain , 19 décembre 2024

Quand le béton se pare de créativité et de couleurs vibrantes pour insuffler de la vie au décor urbain, Dasic Fernández n’est jamais très loin, avec sa vision progressiste et son obstination à améliorer le monde.

 

De la cité et des rues animées où il a grandi, Dasic Fernández a gardé le souvenir des inégalités et des luttes qui affectent les environnements urbains. Aujourd’hui, par son art, il transforme des murs gris en toiles vibrantes qui donnent la parole aux marginalisés et apportent la beauté à des espaces négligés. Il voit les murs des villes comme des toiles blanches qui peuvent être transformées en symboles puissants d’unité, de résilience et d’espoir.

Les couleurs vibrantes ne sont pas là pour faire joli mais plutôt pour captiver le regard en même temps qu’elles habillent un message pour un changement social positif, dans un véritable dialogue sur la justice sociale, la durabilité environnementale et la diversité culturelle. Dans ses peintures hyper colorées, Dasic encourage l’inclusion et l’engagement communautaire en plaidant pour le dialogue et remettant en cause le statu quo.

Sur la fresque qu’il vient de réaliser à Santiago, l’artiste chilien a pu –dit-il- s’exprimer « avec toute la liberté qu’un artiste doit avoir, avec la responsabilité que la liberté porte ». Et à la question du  temps que cela lui a pris pour la réaliser, il répond : « Je dirais toute ma vie. Tout ce que je sais sur la peinture est ici. »

Belle performance en tout cas de son équipe de 5 personnes pour recouvrir les 1200 m² du mur pignon, le tout en 7 étapes de bascule, avant que Dasic n’achève le travail en 10 jours intenses.

L’oeuvre apparaît comme une parcelle d’humanité (voire de poésie?) dans un environnement ultra-bétonné et oppressant. Les gouttes inversées (la griffe habituelle de Dasic) ont disparu, mais la juxtaposition et la tonalité des couleurs vibrantes désignent bien son auteur !

Dans l’enchevêtrement des constructions il sera peut-être difficile d’apprécier du sol la jeune femme émergeant d’un décor exubérant et qui protège de ses mains son regard porté dans le lointain, dominant cet océan de béton. Mais on peut quand même y voir le symbole optimiste de l’attente (de l’espoir ?) d’un changement positif pour lequel Dasic Fernández œuvre sans relâche et avec talent.

Texte  : Alain
Photos :  ©  Herman Hettich 

Plus sur l’artiste : instagram.com/dasicfernandez

 

 

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