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L’artiste de rue français C215 dit de lui qu’il est l’un des plus grands portraitistes contemporain. La puissance surréaliste de ses traits est devenue sa marque de fabrique. David Walker use de la bombe à main levée, sans aucun autre artifice, pour donner vie à de sublimes portraits de femmes. Des femmes issues de vieux magazines, de vieilles photographies ou d’instantanés qu’il a pris sur le vif et qui l’ont percuté en plein cœur. « Je ne les connais pas et elles ne savent même pas que je les peints. Si je peints des visages anonymes, c’est pour laisser le spectateur se créer sa propre histoire », commente David Walker. Ces visages sont crayonnés, comme raturés… Les coups de bombes épaississent le trait et le rendent encore plus vrai. Il sort de ses sprays des visages féminins sensuels et colorés, de véritables « fiancées de feu » comme il les nomme (« Bride of Fire ») sont ainsi accrochées aux murs des villes ou aux rideaux de fer des boutiques. Son style hybride, à mi chemin entre l’illustration et le graphisme, se tourne peu à peu vers le dessin.
Son premier coup d’œil à un dessin, David Walker l’a eu tout petit, en observant son grand-père dessiner des paysages. « Ça avait l’air tellement réel. Je crois que c’est la première personne qui m’a vraiment fait découvrir l’art », se souvient-il.
Membre fondateur d’une des premières agences de street art anglaises, Scrawl Collective, aux côtés de Nick Walker, Will Barras et Mr Jago, David Walker est également un ami de Banksy. A l’origine, son premier job a été de créer le design de t-shirt pour des groupes comme Prodigy avant de se lancer dans la peinture. Il a même lancé son propre label de street wear en 2000 : Subsurface, avant de le revendre en 2004 et de se consacrer à son art.
Londres est une constante source d’inspiration pour celui qui admire ses contemporains comme Adam Neate ou Polly Morgan. Le bruit, le mouvement, l’action. C’est ce qui provoque en lui l’instinct artistique. « La musique a un effet direct sur ma création », reconnaît-il. « J’aime aussi le côté aléatoire qui existe en ville, le fait que tu ne puisses pas anticiper sur ce qui va arriver, en bien ou en mal. J’ai vécu dans des petites villes, mais l’éventail des possibilités n’était pas assez large pour la créativité », indique l’artiste dans une interview à Street Art London. « Quand je peints dehors, j’entends souvent les passants venir me dire ‘je t’ai vu tout à l’heure commencer à tagger le mur, j’ai cru que tu allais faire un de ces horribles graffiti, mais en fait j’aime beaucoup’. Et là, pour moi c’est un vrai compliment.»
Aujourd’hui David Walker oscille entre art de rue et en galerie. L’exercice est pourtant différent. « Dans le premier, je me sens plus libre de m’exprimer », estime-t-il. « J’ai le regard des passants sur mon travail. Pour exposer en galerie, c’est totalement différent, je passe beaucoup de temps à développer des techniques, en immersion totale avec moi-même. Là, personne ne me regarde pendant que je crée… Les deux ont les côtés positifs et négatifs. »
En octobre dernier, David Walker investit lui aussi, comme d’autres street artistes, la Tour Paris 13 vouée à une démolition imminente. Dans un appartement du sommet de l’édifice, l’artiste crée une atmosphère envoûtante avec au centre de la pièce ce visage féminin au regard captif sur le monde.
Rédigée par Violaine Pondard (street-art-avenue.com).
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sites officiels de David Walker
site web : www.artofdavidwalker.com
facebook : www.facebook.com/artofdavidwalker
flickr : www.flickr.com/davidwalkerart
twitter : @davidwalkerart
instagram : instagram.com/artofdavidwalker
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sources :
www.artrepublic.com
www.scrawlcollective.co.uk
streetartlondon.co.uk
www.juxtapoz.com