.
Faith47 tient son pseudonyme de la foi qu’elle porte dans la vie et qu’elle traduit par ses oeuvres de rue ou ses toiles. « 47, c’est un peu le nombre aléatoire par excellence », indique-t-elle. Si Faith n’est pas son prénom, certains laisseraient sous-entendre qu’il s’agit de Marianne. Mais l’intéressée cultive le secret.
Née au Cap en 1979, elle découvre la scène graffiti à l’âge de 16 ans. Totalement autodidacte, elle vit aujourd’hui dans sa ville natale où elle y a son studio. Elle peint, expose, et graffite les murs de la ville. L’artiste est polyvalente : elle peint, elle écrit, elle photographie, elle filme.
« Je n’ai jamais vraiment eu le temps d’étudier, il a fallu que je travaille dur tout de suite », explique l’artiste. Et pour cause, enceinte à 18 ans, elle devient maman très jeune et assume ses responsabilités. Aujourd’hui, son fils vient peindre avec elle. Lui qu’elle considère comme son héros lui apprend à grandir, encore…
Le street art, Faith47 le découvre aux côtés de Wealz 130 en Afrique du Sud. « Il m’a guidé durant de nombreuses années », dit-elle. « J’étais dans la mouvance punk et skate, on écoutait de la musique rebelle… » Déjà, Faith47 est touchée par la force destructrice et créatrice qu’il y a en chacun de nous. « J’aime aller me ressourcer dans les montagnes, me rappeler que nous ne sommes qu’un morceau de la nature », raconte-t-elle. « C’est ce qui me pousse à peindre aujourd’hui ».
« Travailler dans la rue est une façon plus expérimentale de faire de l’art », admet elle. « Le processus de travail implique aussi de trouver de nouveaux sites, de nouveaux endroits pour s’exprimer ». Pour autant, elle ne délaisse pas non plus l’art sur les toiles et les tableaux et expose dans de nombreuses galeries. L’un ne va pas sans l’autre, Faith47 l’assume complètement et le revendique. « D’un côté les toiles, de l’autre le street art, c’est comme inspirer et expirer », raconte-t-elle. « Pourtant, la rue est devenue dangereuse », estime Faith47. La ville du Cap a mis en place des lois anti nuisances interdisant le street art de proliférer. Au grand désespoir de Faith47 qui y voit pourtant une manière de colorer la ville et de lui apporter une tonalité. « Les villes ont besoin de contacts humains pas de panneaux publicitaires ! » déclame-t-elle. Mais pour Faith47, sa ville natale a beaucoup changé. « Cap Town s’intéresse plus à ses touristes qu’à ses propres habitants aujourd’hui », regrette-t-elle. « La xénophobie me rend malade ».
Sa foi, elle ne la cache pas, est devenu sa marque de fabrique. Elles ne sont pas rares les représentations lumineuses de personnages en train de prier, auréolés. « Je crois beaucoup aux anges gardiens », confesse l’artiste qui ne défend pourtant aucune religion. « Ce qui m’influence dans toutes les religions, c’est leur rapport aux temps et aux questions existentielles qu’elles soulèvent ». Ses oeuvres, parfois mystiques, s’imprègnent du lieu où elles sont réalisées. A Djerba, à Los Angeles, à Durban en Afrique du Sud, triangle marqué comme un danger sur les cartes touristiques où Faith47 a représenté sur les gigantesques pieds d’un pont autoroutier les portraits de marchands qui se sont prêtés au jeu. Ici, différentes couches de la population se mêlent à un marché sauvage au milieu des axes de circulation.
Avec ses oeuvres, Faith47 veut toucher au coeur, « Je veux faire pleurer le spectateur », déclare-t-elle. Elle aime jouer avec la complexité de la condition humaine. « Je veux que le spectateur ressente quelque chose, qu’il se sente vivant ».
Découvrez les oeuvres de Faith47 sur street-art-avenue
———————————
Sites officiels :
site web : www.faith47.com
facebook : www.facebook.com/pages/Faith47
instagram : instagram.com/_faith47
twitter : @faithfourseven
tumblr : faith47.tumblr.com
vimeo : vimeo.com/faith47
Bio rédigée par Violaine Pondard // street-art-avenue
Sources :
senseslost.com
buggstories.wordpress.com
www.financialmail.co.za
Toutes les photos avec la légende street-art-avenue sont mises à disposition selon les termes de la Licence Creative Commons Attribution 3.0 non transposé.