Biographie de ICY and SOT

ICY & SOT, Brooklyn Bushwick - NYC

Icy and Sot, Brooklyn Bushwick – NYC // photo 2014 @vidos – street-art-avenue

Frères Iraniens aujourd’hui installés à Brooklyn, Icy et Sot utilisent le street art pour défendre leurs idées, leurs opinions politiques, et livrer un message que personne ne peut ignorer. Leurs oeuvres urbaines, visibles à New-York ou en Europe, et leurs toiles exposées en galeries, ne peuvent pas laisser indifférents.

Icy and Sot - San Francisco // photo @vidos - juillet 2014 - street-art-avenue

Icy and Sot – San Francisco // photo @vidos – juillet 2014 – street-art-avenue

Icy est l’aîné des deux frères, né en 1985. Sot est né en 1991. Tous deux ont grandi à Tabriz, au Nord-Ouest de l’Iran. « Une ville morne et ennuyeuse où il ne se passe pas grand chose« , disent-il. « Il n’y a vraiment rien à faire. La seule réelle créativité artistique vient de la culture traditionnelle des champs« . Enfants de la guerre qui oppose leur pays à l’Irak, Icy et Sot grandissent dans un environnement en conflit permanent avec les pays voisins et avec l’Occident. Difficile de s’épanouir dans un pays en friche et en reconstruction perpétuelle. Et pourtant, les jeunes ados découvrent le skateboard et en deviennent totalement accro. Ils pratiquent le skate, et jouent aussi aux jeux vidéo qui s’y rattachent. C’est là qu’ils font la connaissance avec le monde du street art. « Le graffiti faisait partie intégrante des décors et de l’univers du skateboard« , indique Sot, le plus passionné de ce sport.

Icy and Sot - Williamsburg Brooklyn, NYC

Williamsburg Brooklyn, NYC // photo ©Icy and Sot

"Enjoy Coca Cola", NYC // photo 2014 ©Icy and Sot

« Enjoy Coca Cola », NYC // photo 2014 ©Icy and Sot

Les dangers du flagrant délit, en Iran

Meilleurs amis, les deux frères font absolument tout ensemble. Ils se comprennent sans se parler. Ils commencent alors, dès 2006, à créer des pochoirs et à recouvrir les murs de Tabriz. Puis en 2008, le style prend plus de corps et ils quittent l’Iran pour les Etats-Unis où ils développent leur art sans prendre autant de risques. « En Iran, le street art est bien évidemment illégal, comme partout ailleurs. Mais même si l’oeuvre n’est pas politique, elle est considérée comme une offense au gouvernement« , explique Icy. « Le problème réside surtout dans le flagrant délit. Il est beaucoup plus dangereux de se faire prendre en train de faire des graffitis dans les rue de Téhéran qu’à New-York« . Et pourtant, leur vie à New-York n’est pas non plus de tout repos. Un soir, une fusillade a eu lieu dans leur appartement, tuant trois de leurs amis et laissant Sot gravement blessé.

Icy and Sot - "Let her be free", NYC 2014

« Let her be free », NYC // photo 2014 ©Icy and Sot

Provoquer le spectateur

Ces événements tragiques n’ont heureusement pas coupé l’envie de prendre la parole aux deux frères. Ils se relèvent et poursuivent leur croisade contre les idées prônées par l’état iranien et pour défendre les droits humains. Leurs pochoirs racontent la guerre, la paix, l’espoir, le désespoir, les problèmes de sociétés, le droit des enfants, la culture iranienne. Ce qu’ils aiment c’est marquer les esprits. Provoquer le spectateur dans le plus profond de son être, pour qu’il opère une remise en question de ses actes. A travers une tête de mort faite de canettes de Coca-Cola posées sur la vitre d’un abri-bus en pleine ville, en lieu et place d’une publicité ordinaire, Icy et Sot dénoncent la société de consommation. L’image d’un enfant portant de gros Légos dans ses bras au pied des décombres d’un immeuble en ruines, sur les champs de batailles d’une guerre qui s’éternise, rappelle combien l’enfance est éphémère. « L’enfance, c’est l’innocence« , assurent-ils. « Pourtant, les enfants sont empoisonnés par le monde qui les entoure. Le travail des enfants reste encore un problème majeur dans le monde ».

Icy and Sot - Vitry-sur-Seine

Vitry-sur-Seine // photo 2014 ©Icy and Sot

Voyage en Europe

A l’automne 2014, les deux frères s’organisent un tour d’Europe. France, Allemagne, Norvège, Suisse, Italie… Ils partent à la rencontre des gens, des artistes, graffitent les murs et laissent leur empreinte lors de festivals d’art urbain. Ils déploient des gigantesques installations, dénonçant la condition des sans-abris, en Norvège. Ils peignent des pochoirs, des portraits sur les murs de Paris. Ils se rendent compte de la perception du street art et de leur acceptation par la communauté dans certaines villes du monde. Ils graffitent aussi dans la ville de C215 à Vitry. « Le graffiti et le pochoir en ont encore pour longtemps avant de faire partie de notre culture et que les gens réalisent ce que c’est réellement« , commente Icy.

Découvrez les oeuvres d’Icy et Sot sur street-art-avenue

Icy and Sot - Projet M7, Berlin

Projet M7, Berlin // photo 2015 ©Icy and Sot

Sites officiels :
site web : icyandsot.com
facebook : www.facebook.com/icyandsot
instagram : instagram.com/icyandsot
flickr : flickr.com/groups/icyandsot
vimeo : vimeo.com/icyandsot

Bio rédigée par Violaine Pondard // street-art-avenue

Sources :
www.brooklynstreetart.com
www.streetartutopia.com
londonstreetartdesign.co.uk