Originaire de Vilnius, capitale lituanienne, Ernest Zacharevic, a suivi une formation d’art en Lituanie avant de déménager à Londres où il a obtenu un diplôme de l’université du Middlesex. Adolescent, il découvre le graffiti et court les rues la nuit pour tagger les murs. Aujourd’hui, il passe la majeure partie de son temps en Asie, qui est pour lui une éternelle source d’inspiration. Il vit sur l’île de Penang en Malaisie depuis 2011, son terrain de jeu favori pour exprimer ses envies de street art. « Je pense qu’une grande peinture murale peut définitivement améliorer l’apparence d’une ville », estime-t-il.
S’il aime voir ses oeuvres pendre vie sur les murs, Ernest Zacharevic travaille d’abord en studio. « Le street-art est une extension naturelle de mon travail. Ce qui diffère d’une exposition en galerie, c’est l’interaction avec le décor », explique-t-il. « Et le fait que les gens ne seraient jamais venus en galeries d’art ou dans des musées ». Zach n’utilise pas une multitude de bombes, comme pourraient le faire d’autres artistes de rue, mais seulement si la toile le nécessite. Son arme, c’est le pinceau. Comme le peintre devant son chevalet. « Je me considère plus comme un artiste qui peint dans les rues qu’un street artist », note-t-il. Qu’il soit à Bruxelles, Kuala Lumpur, Singapour ou Atlanta, Zach s’inspire de l’architecture, de l’environnement et des gens qu’il rencontre. « A la fin de la journée, tout est dans ma tête. Je suis artiste à temps plein, donc l’art est mon art de vivre. C’est mon quotidien qui inspire mon travail ».
En Malaisie, le projet Mirror George Town, en 2012, pour lequel il peint de grandes oeuvres murales destinées à réhabiliter les rues du centre historique de la capitale de Penang, obtient une renommée impressionnante. Ses oeuvres sont référencées par l’office de tourisme de Penang et des cartes indiquant la trajectoire artistique dans George Town sont proposés. « Je ne m’attendais pas du tout au succès de ce projet », reconnaît-il. « Aujourd’hui il me dépasse complètement, on trouve des souvenirs avec mon travail à vendre partout dans la ville. Je n’ai plus aucun contrôle. Je trouve ça drôle et en même temps je suis heureux que mes œuvres vivent leurs vies indépendantes ».
Des objets détournés de leur principale fonction deviennent des morceaux de poésie, comme ces pigeons ou cette baleine visibles sur les mâchoires d’un engin de gros travaux. Zach utilise une vieille bicyclette pour donner corps à un de ces murs à George Town, un chariot de supermarché à Singapour ou Bruxelles ou une brouette de jardinier à Kuching en Malaisie. Ces objets du quotidien, bien réels, s’immiscent au coeur d’une mise en scène qui donne un côté amusant à la fresque. Tintin dans un chariot de supermarché, un homme soulevant un mur de lierre, la petite souris Jerry se précipitant vers un trou au ras du sol, des enfants jouant à tenir en équilibre sur des chaises superposées… L’univers enfantin est d’ailleurs très présent dans les représentations de Zach. Un moyen pour lui de préserver son âme d’enfant, son innocence ?
Son oeuvre la plus connue serait peut-être celle de Johor Bahru, à la frontière entre la Malaisie et Singapour, peint en 2013. Un personnage représentant une femme, en Lego, portant un sac Chanel, menacée à l’angle d’une rue par un autre Lego muni d’un couteau. Ce mur qui dénonce la violence et l’insécurité grandissante de cette partie de la Malaisie a été retiré aussitôt par les autorités. Heureusement les photos de l’oeuvres continuent leur vie sur les médias sociaux.
Découvrez les oeuvres d’Ernest Zacharevic sur street-art-avenue
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Sites officiels :
site web : www.zachas.com
facebook : www.facebook.com/Ernestzachas
instagram : instagram.com/ernestzacharevic
Bio rédigée par Violaine Pondard // street-art-avenue
Sources :
www.penang-traveltips.com
www.juxtapoz.com
www.fatcap.org
www.singapourlemag.com
streetartunitedstates.com