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Né en 1976 dans la banlieue de Sao Paulo, Eduardo Kobra est un jeune garçon qui n’aime pas l’école. Au fond de la classe, au lieu de travailler, il dessine à longueur de journées. A 11 ans, la rue devient son aire de jeux. « A cette époque, à Sao Paulo, nous n’avions pas d’accès à la culture et aux loisirs », raconte-t-il. « La rue est le moyen de se sociabiliser, de se distraire et aussi de protester contre l’exclusion ».
Il découvre le graffiti vers 15 ans et rejoint un groupe de break très connu à Sao Paulo. Influencé par la veine hip-hop débarquée des Etats-Unis, il passe ses nuits à couvrir les murs de tags et de graff. Ses parents n’ont qu’une crainte : qu’il se fasse arrêter et qu’il finisse sa vie en prison. Heureusement pour lui, il est mineur et, malgré les arrestations, il est toujours relâché.
Mais il est temps pour Eduardo Kobra de se ranger, de trouver un travail décent. Il fait quelques études bancaires et obtient un petit boulot. Ce qui est loin de le satisfaire.
En parallèle, il poursuit ses recherches et ses documentations sur l’art, la peinture et le graffiti. Il dévore les livres et les films à ce sujet. Finalement, poussé par son intuition et son envie de devenir artiste, il quitte la vie de bureau pour créer son propre studio. Le Studio Kobra naît en 1995.
Installé à Vila Madalena, il commence à créer les ébauches de ce que seront ses oeuvres sur les murs. Autodidacte, il travaille dur en amont les techniques de peintures, de 3D et de graphisme pour proposer des fresques murales d’un grand réalisme et d’un profond esthétisme. « Aujourd’hui, mon travail est l’association de la tendance tag, du graffiti américain, des muralistes mexicains et du graphisme géométrique », explique Eduardo Kobra. « Si je peins avec autorisation, je continue tout de même de dénoncer des politiques qui sont contraires à mes idéaux ». Réchauffement climatique, protection de l’environnement, tauromachie, pêche à outrance sont certains des thèmes pour lesquels il se mobilise au quotidien artistiquement, grâce à ses fresques.
Au début, son travail était le plus souvent en noir et blanc. Des reproductions fidèles et ultra réaliste de vieilles photographies, sur des murs de plus de 1000 mètres carrés. « J’aime reconstruire l’histoire des rues sur des pans de murs », dit-il. Comme pour ne pas oublier qu’avant d’être un parking de supermarché, tel lieu grouillait de belles autos et de tractions. Puis, petit à petit, il introduit la couleur à ces reproductions. Un traitement kaléidoscopique, aux couleurs psychédéliques, qui en fera une oeuvre singulière et d’une grande beauté. Eduardo Kobra porte ainsi plusieurs projets dont celui des Murs de la Mémoire. « L’idée est de transformer le paysage urbain à travers l’art et de raviver les souvenirs de la ville », indique-t-il. Son mur le plus symbolique en la matière est celui de Times Square à New-York, où il a reproduit en géant la photographie d’un Marin américain embrassant à pleine bouche sa compagne. C’était le jour de la victoire des Etats-Unis sur le Japon et c’est devenu le symbole de la victoire et de l’amour. Pour la petite histoire, ce mur haut en couleurs se trouve aujourd’hui à quelques pas de là où a été prise la photographie originale.
Ses portraits de personnages célèbres, symboles de paix ou d’une époque contemporaine, sont aussi nombreux à vibrer sur les murs des villes du monde : Nelson Mandela, Gandhi, John Lennon, David Bowie, Bob Marley, Edith Piaf, Salvador Dali, Albert Einstein… Partout où il peint ses fresques colorées et géantes, Eduardo Kobra offre au visiteur un magnifique spectacle.
Découvrez les oeuvres d’Eduardo Kobra sur street-art-avenue
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Bio rédigée par Violaine Pondard // street-art-avenue
Sources :
creative.arte.tv
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