Karina /// « Bureaucratie » – Dédale, Vannes
Depuis septembre 2018, le projet Dédale, offre au visiteur une déambulation immersive et une expérience inoubliable. Ce vaste bâtiment administratif en friche de la DDE, sur la rive gauche du port de Vannes s’est transformé en lieu artistique dédié à la création et à l’exposition d’œuvres, ainsi qu’en lieu de vie, de rencontres et de partage ou encore d’évènements divers.
Riche de sensibilités artistiques multiples, comme ici celle de Karina, ce lieu de culture éphémère et sans cesse renouvelé, continue de vivre par la mémoire d’œuvres aujourd’hui recouvertes … dont ce billet ne constitue qu’une petite trace.
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Elle sait se faire discrète, Karina. Voire même, on aurait pu l’oublier. Sa pièce a nécessité près de trois mois de création dans DéDalE. Si l’artistique n’est pas sa principale occupation, Karina se dégage du temps, une douzaine de fois ces six dernières semaines, pour créer en huis clos cette pièce au rez-de-chaussée. Elle griffonne sur les murs de manière instinctive, sans schéma prédéfini. D’un côté blanc sur noir, de l’autre noir sur blanc. Elle crée une ambiance, utilise du mobilier de bureau pour rappeler l’histoire du lieu. « Dans ces espaces cloisonnés, il n’y avait plus de place pour la créativité », remarque-t-elle. « Ce manque de liberté qu’ont les gens qui travaillent dans des bureaux, qui doivent suivre un cadre horaire, c’est étouffant ». Son écriture est rampante, sur le sol et le plafond, laissant encore des zones vierges par endroits, donnant la sensation de vagues en mouvement. Karina dessine des visages, des yeux, des expressions. « il faut avoir la force de s’exclure de ce système et s’affirmer par autre chose », poursuit-elle.
Dans un état proche du méditatif, Karina met toute son énergie à créer cette pièce tout en détails. « Je m’y perds parfois, je prends sur moi pour ne pas focaliser sur un détail car ce travail est vraiment infini ». Ce projet trottait dans sa tête depuis longtemps, et si la réalisation met du temps c’est aussi parce que Karina y prend beaucoup de plaisir. « Je ne réfléchis pas à ce que je fais. Je ne suis aucune technique artistique. Cela ne passe pas par l’intellect. C’est un vrai lâcher prise », conclut-elle.
Texte : Street Art Avenue
Photos : © Sébastien Le Gourriérec
& Alain @ streetartavenue
Plus sur Karina : www.facebook.com/kliopee/
et sur DéDalE : dedale.lartprendlarue.org/
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