Hyuro /// La puissance du dessin, l’éclat d’un destin [RIP 1974-2020]

Par Alain , 27 octobre 2021

En dix ans d’activité Hyuro s’est imposée comme l’une des peintres les plus respectées dans le milieu du muralisme. Ses œuvres monumentales, empreintes d’humanité, visibles sur toute la planète, prolongent la présence de cette artiste disparue il y a un an et qui nous manque beaucoup…

 

Tamara Djurovic, aka Hyuro, née en Argentine en 1974, s’est installée à Valence, en Espagne. Personnalité discrète et attachante, Hyuro occupe par ses fresques majestueuses et ses compositions oniriques, à la fois engagées et sensibles, une place importante sur la scène internationale du street art, et du muralisme en particulier.

Derrière des tableaux d’apparence anodine se cache bien souvent un message lourd de sens. Usant du corps, du vêtement, ou encore de longues cohortes de personnages anonymes comme métaphores des errements de nos sociétés patriarcales, Hyuro dénonce sans relâche le sort peu enviable réservé aux femmes, en abordant diverses thématiques comme l’émancipation des mères ou des épouses au foyer, les violences sexistes ou les décès post-avortement.

Personnages féminins, corps souvent sans tête ou le visage masqué –pour mieux se mettre en scène (?), Hyuro impose son style tout en finesse fait d’observation et de suggestion qui composent œuvre après œuvre une critique sociétale criante d’humanité.

Sa peinture sobre, toute en nuances de couleurs pastel dans une palette minimaliste, c’est avec « l’air de pas y toucher » que Hyuro délivre ses messages engagés.
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Heerlen, Netherlands, 2018

 

« Publico/Privada », Fortaleza, Brasil, 2015

Dunedin, New Zealand, 2015

Hyuro, Dunedin, Nouvelle-Zélande // Photo 2015 © Hyuro

 

« Morriña », Carballo, Spain, 2016

 

« Recuperem la Punta, aturem la ZAL », Valencia, Spain, 2018

 

« El saludo », Requena, Spain, 2018

 

Berlin, Germany, 2017

Simplicité des scènes et force des œuvres, fragilité du personnage animé d’une grande force intérieure, tout est contraste chez Hyuro, une personnalité originale dont on pourrait louer à l’envi l’esprit rebelle, la capacité d’observation sociale, la curiosité ou l’approche humaniste. Une observatrice infatigable de nos sociétés, interrogeant sans cesse notre place dans ce monde incertain et à l’équilibre fragile.

Devant intervenir à Angers à l’été 2020, son ultime projet resté à l’état de croquis était encore une sorte de célébration à la vie et à la douceur de vivre angevine. Disparue en novembre l’an dernier après un long combat contre la maladie, elle n’a pas eu le temps de réaliser cette œuvre qui avait pour titre « Douce vie » …

Texte : Alain
Photos : cf ©

Plus sur Hyuro : www.hyuro.es/

« Occuper des Espaces », Besançon, France, 2019

 

« Diversidad », Santa Coloma de Gramenet, Spain 2018

 

« Patriarcado », Villa-Real, Spain, 2018

 

« Una donna libera »; Ragusa, Sicily, 2016

 

« War impact in children lives », Manchester, England; 2016

 

Cabanyal, Valencia, Spain, 2017

 

« The square as a tempory coexistence space », Puçol, Valencia, Spain; 2017

 

« An affective bond », Aberdeen, Scotland, 2018

 

« O que fica » (What remains), Belo Horizonte, Brasil, 2018

 

« Education », Sagunto, Spain, 2018

 

Albal, Spain, 2010

 

 

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