Lokiss /// « Doxa » – Dédale, Vannes

Par Alain , 17 décembre 2021

L’implication pleine et entière de l’artiste est une nécessité pour Lokiss devant le danger planétaire d’une catastrophe écologique. Son installation évoque l’exigence d’un sursaut radical et sonne comme une condamnation de la pensée molle …

 

À Dédale, Lokiss a vécu la plus longue résidence. Huit semaines, entrecoupées d’un confinement général. « En venant ici, je ne voulais pas sur-jouer le graffiti en chambre. J’ai tout de suite eu le projet d’une vraie installation en immersion », raconte-t-il. Dans une pièce dont les murs ont été doublés à l’inox, afin de cacher l’aspect friche, Lokiss a découpé et soudé près de 4 tonnes d’acier. Six immeubles de 320 kg sont installés là. Impressionnants, imposants et oppressants, ils font écho au questionnement de l’artiste. À savoir l’urgence de la lutte contre le réchauffement climatique. « L’acier inoxydable s’impose comme un matériau industriel, car ce sont les industries qui aujourd’hui ont les cartes en main pour changer les choses », explique-t-il. Les barres de métal transpercent le ciel gris et toxique, comme des ronces d’acier dévorantes, reprenant le contrôle d’une architecture obsolète. Les noms des artistes, en haut des tours, détournent l’attention du sujet principal, insistant sur cette culture des élites offerte avec mépris aux cités des banlieues, dont est originaire Lokiss. « Doxa, le titre de l’œuvre, c’est le concept de la pensée unique, une pensée confuse pleine de préjugés où l’on associe des contraires et l’on s’y soumet sans savoir pourquoi ». Si les immeubles sont les premières choses que l’on voit, ce n’est que le décor de la pièce. Car ce que veut Lokiss, c’est que vous suiviez la ligne rouge et que vous trouviez votre propre cheminement.

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En démarrant son travail dès 1985, Lokiss est un des pionniers de la culture graffiti européenne et l’un des acteurs principaux de son renouvellement esthétique. Auteur d’ouvrages sur le graffiti, Lokiss passe du muralisme à la sculpture et crée de nombreuses productions interactives et vidéos visibles dans les plus grands festivals d’art multimédia comme de nombreuses institutions internationales (Ars Electronica de Linz, Musée du Quai Branly, festival Elektra à Montréal ou le Mucem à Marseille).

Texte :  Violaine Pondard
Photos :   © Sébastien Le Gourriérec

Plus sur l’artiste :  www.lokiss.art/?portfolio
et sur DéDalE :   dedale.lartprendlarue.org/

 

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