Rosk & Loste /// « Bakhita » – Palerme, Sicile, Italie
L’oeuvre est ancienne (2018), mais, bien conservée, elle fait toujours belle impression dans cette ville de Palerme où le syncrétisme culturel n’est pas un vain mot.
Les deux artistes siciliens Rosk & Loste conçoivent leur travail comme le moyen de renouveler, de réaménager et de sculpter la beauté partout, même là où il n’y en a apparemment pas. D’où cette attirance pour les quartiers urbains laids ou dégradés comme dans des villes de Sicile ou du sud de l’Italie.
C’est Via dello Spasimo dans le quartier multiethnique de Kalsa, à Palerme, que les artistes ont créé ce visage d’une jeune femme, aux traits extra-européens, la tête ceinte d’un léger voile, le regard paisible et déterminé. Détail important, une auréole placée derrière la tête de la jeune fille nous fait pénétrer dans un monde spirituel relevant de l’art sacré.
Comme toujours chez Rosk & Loste, la peinture au spray est étonnamment réaliste avec une grande précision dans les détails.
Avec un modèle prénommé Bakhita, comment ne pas faire le rapprochement avec l’histoire de Joséphine Bakhita (1869-1947), cette soudanaise, vendue comme esclave dès l’âge de 7 ans, asservie pendant plus de dix ans avant d’être libérée. Devenue ensuite religieuse à la fin du XIXème s. elle s’occupe avec un dévouement sans limite de milliers d’enfants orphelins recueillis dans l’institut des sœurs à Schio (Italie). Elle sera canonisée en 2000 par le pape Jean-Paul II.
Esclave par son corps, mais en tous lieux, maîtresse de son âme, Bakhita (« chanceuse » en soudanais !!!) est un magnifique exemple de clairvoyance, de volonté et de ténacité, en même temps qu’une marque forte de l’intégration et du syncrétisme culturel de Palerme magnifiée par Rosk & Loste.
Texte & Photos : Alain
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