Ana Langeheldt /// Au Festival « Les Nouveaux Ateliers », Port-de-Bouc, France
Pour le festival -maintenant bien installé à Port-de-Bouc sur les rives de l’étang de Berre, Ana Langeheldt a produit une œuvre marquante, réalisée dans la douleur, selon ses propres mots…
On oublie souvent combien le processus créatif peut être douloureux. C’est vrai bien sûr dans sa genèse quand il touche à l’intime de l’artiste, mais aussi -et plus encore- dans sa phase concrète lorsqu’il se trouve confronté aux contraintes diverses, techniques ou autres …
Pour Ana Langeheldt (aka Lahe178) « cette fresque parle d’intuition, d’analyse excessive, de décisions et de chemins », sans vouloir en dire plus … On perçoit chez elle un mélange de plaisir et de souffrance dans « l’accouchement » de l’oeuvre. Pour ce travail l’artiste avoue s‘être mise « dans les cordes », dans une sorte de défi personnel, ce qui n’est pas si rare, mais avec en plus le choix du jaune en couleur omniprésente et qui s’avère très difficile à manier…
Il lui est encore douloureux de contempler l’oeuvre terminée tant elle y a mis toute son énergie, jusqu’à y laisser une part d’elle-même, «un morceau de ventricule, une artère» … Jusqu’à se demander après coup comment elle a pu vraiment réaliser certaines parties de la fresque, comme si elle avait le sentiment de ne pas les avoir peintes elle-même !
Et même si tout ça lui remue les tripes, lui fait mal de regarder la fresque, on sent très bien dans ses propos la fierté d’être allée au bout, satisfaite de son travail …
Car, au final, le rendu apparent des coups de pinceaux, ce trait brutal et bigrement expressif des visages d’un réalisme saisissant -comme le tout agrémenté de petits détails naïfs- donnent à l’oeuvre une force poignante…
Texte : Alain
Photos : © @analangeheldt
Plus sur l’artiste : analangeheldt.com
& sur le festival : facebook.com/FestivalLesNouveauxAteliers/