Martin Ron /// Manhattan, New York City
Loin de ses bases argentines et de Buenos Aires qu’il bombarde de ses fresques XXL Ron s’est posé à New York pour offrir une oeuvre beaucoup plus intimiste mais pleine de symboles et de messages.
C’est dans Freeman Alley, la voie emblématique du Lower East Side, dans Manhattan, que Martin Ron a réalisé sa dernière œuvre à New York. Une femme élégante qui reste sereine au milieu d’une inondation semblant l’engloutir et menacer la ville de submersion. Elle est « Comme un phare d’espoir » dit l’artiste. Son verre à la main, c’est le célèbre cocktail Manhattan créé au 19 ème s. et toujours apprécié de nos jours pour sa recette raffinée et son élégance intemporelle. Comme un symbole de force et de résistance … qu’incarne la frêle jeune femme face à la catastrophe.
Dans un paysage sombre et cahotique les rares couleurs (le rouge des lèvres, le rose du cocktail, et la rose discrète sur la robe) symbolisent pour l’artiste la durabilité, ce qui résiste au temps qui passe. En arrière plan -aux accents « impressionnistes »- un ballon en forme de coeur est emporté par le vent, comme un désir de liberté. Une rose jaune fanée disparaît dans l’eau, comme une ode au temps qui s’efface …
Pour Martin Ron, la fresque capture la renaissance constante de la cité et de ses habitants, reflétant la vitalité de « la ville qui ne dort jamais »: surmonter les épreuves du temps en restant zen, transcender les modes et s‘adapter à différents contextes sans perdre leur essence.
D’une grande finesse artistique et comme inspiré des peintres classiques, le tableau tire sa force du contraste saisissant entre la fraîcheur colorée de l’héroïne au premier plan et l’ambiance générale de la scène, grise et lugubre: la sérénité face au désastre ?
Texte : Alain
Photos : © Martin Ron / © Jaime Rojo
Plus sur l’artiste : instagram.com/ronmuralist