J.M. BREA /// « Les Pégase de la Sierra »- Cotos de Monterrey, Venturada, Madrid
Une illusion parfaite en guise d’oeuvre engagée : c’est la prestation remarquable d’un artiste espagnol tellement passionné par la nature et sa préservation qu’il convoque la mythologie et l’une de ses figures les plus emblématiques.
Depuis leur tour de guet les deux Pégase veillent sur l’environnement et la biodiversité de la Sierra de Guadarrama : c’est le défi qu’a relevé J.M. Brea en réalisant deux anamorphoses parfaites sur des réservoirs pour Murdes Que Hablan, un projet qui vise à revitaliser l’environnement rural de la Sierra Norte de Madrid à travers l’art urbain.
Et voilà qu’on découvre -en se plaçant d’un point de vue précis- ces deux structures de béton imposantes de 6×4 m posées sur une armature à 20 m au dessus du sol transformées en tours de guet, occupées par deux Pégase nichés dans leur abri parfaitement suggéré par le travail minutieux de l’artiste espagnol.
Mélanges d’ailes de pie bleue (rabilargo) sur un corps de daim, aux bois palmés (gamo) pour le premier, d’ailes de milan (milano) sur un corps de chevreuil (corzo) pour le second, les deux « animaux » sont librement inspirés de Pégase, ce cheval ailé divin, créature fantastique parmi les plus célèbres de la mythologie grecque.
Le mythe de Pégase a irradié l’imaginaire de nombreuses civilisations et influencé d’autres mythes, légendes et religions … se perpétuant au fil des siècles. Tellement célèbre que chacun(e), laissant libre cours à son imagination, a créé « son » pégase avec des propriétés et des particularités spécifiques en fonction de l’époque ou de l’environnement.
En s’inspirant du mythe de Pégase JM Brea a choisi de mettre en avant des animaux emblématiques de la diversité trop souvent menacée aujourd’hui. On ne sait trop si la fin de Pégase (le vrai) -que Zeus transforma en constellation dans le ciel- s’avère un bon augure …
Texte : Alain
Photos : © JM Brea
Plus sur l’artiste : instagram.com/jm.brea
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